Économie

Vincent Subilia: «Nous sommes cette courroie de transmission entre le politique et l’économique»

14.04.2025 18h45 Rédaction

La Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG) célèbre ses 160 ans d'existence. Son directeur général revient sur l’héritage de l’institution et les défis auxquels fait face l’économie genevoise.

Fondée en 1865, la CCIG fête cette année un double anniversaire: ses 160 ans et les 10 ans de direction de Vincent Subilia. Une occasion de se replonger dans la mission première de cette institution créée «pour porter la voix de l’économie dans le champ politique et même d’éclairer les autorités politiques sur les réalités économiques». Un rôle qu’elle assume encore aujourd’hui, selon VINCENT Subilia, qui rappelle que «la Chambre a été associée à tous ces jalons qui marquent la vie économique de la République».

Ports francs, école de commerce, aéroport ou Centre de valorisation des archives (CVA) : autant de projets que la CCIG a soutenus. Un engagement qu’il qualifie de «pragmatique et militant».

«Un tissu économique vulnérable»

Mais la Genève d’aujourd’hui, bien que prospère, doit affronter des vents contraires. «On assiste à un retour du protectionnisme, à une forme de repli», note Vincent Subilia. «Ce populisme dogmatique remet en cause la vision ouverte que nous défendons.»

Le départ annoncé de SGS à Zoug, ou les doutes du patron de Proton Mail sur le cadre légal suisse, illustrent cette tendance. «Tout cela doit se traduire par un véritable sursaut», estime-t-il. «J’ai parfois le sentiment que, parce qu’on est relativement épargné, les Genevois – et je m’inclus dans le lot – ont un sentiment d’enfants gâtés.»

«Il faut continuer à se battre»

Face à ces menaces, la CCIG se veut un point d’ancrage. Elle représente aujourd’hui 2'600 entreprises, un chiffre en forte croissance. «Elles viennent chercher auprès de la Chambre ce relais, ce représentant, mais aussi ce fournisseur de services dans un monde complexe», précise Vincent Subilia. «On a besoin d’un compas et c’est ce que nous nous employons à leur fournir.»

Pour lui, la Genève économique doit rester fidèle à ce qui fait sa force : son ouverture. «Quand je suis à l’étranger, je me fais l’ambassadeur de Genève. On a le meilleur des deux mondes: le Swiss made, gage de fiabilité, et l’esprit de Genève, cette ouverture au monde unique.» Et de conclure : «L’attractivité ne se décrète pas, elle se construit. C’est un combat que l’on doit mener, chacun et chacune.»