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Début de la rencontre entre Blinken et Lavrov à Genève

21.01.2022 11h09 ATS / Rédaction

Début de la rencontre entre Blinken et Lavrov à Genève

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov se retrouvent après de nombreuses discussions récentes entre leurs deux pays (archives).

Photo: KEYSTONE/AP Pool AFP/SAUL LOEB

Genève est à nouveau le centre des discussions sur l'Ukraine et la sécurité européenne. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont entamé vendredi matin leur réunion dans un climat de tension extrême.

Arrivés jeudi soir à Genève, les deux chefs de la diplomatie se sont retrouvés vers 11h00 dans un hôtel, a constaté un photographe de Keystone-ATS. Dans leurs premières déclarations, le chef de la diplomatie russe a dit ne pas s'attendre à une 'percée'. M. Blinken a répété que son pays était favorable à une solution diplomatique, tout en promettant une réponse 'unie' et 'rapide' à une agression russe en Ukraine.

Ces derniers jours, les passes d'armes verbales étaient encore montées en intensité entre les deux pays, renouant avec les approches entre blocs lors de la Guerre froide. 'Ce n'est pas une dispute régionale distante ni même un autre exemple d'intimidation russe', a estimé M. Blinken jeudi soir sur les réseaux sociaux.

Selon lui, il en va désormais de la sécurité mondiale. La Russie a elle tancé Washington qui ne voit en l'Ukraine, selon elle, qu'un territoire avancé pour faire face à une fausse menace russe. Les deux pays se sont tous deux accusés depuis jeudi de multiples mensonges et approximations.

Les Occidentaux reprochent à Moscou d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière orientale de l'Ukraine, auxquels s'ajoutent désormais des troupes au Bélarus pour des exercices. La Russie demande elle des garanties sur la fermeture de l'OTAN à une adhésion de l'Ukraine et une diminution des forces de l'Alliance dans son voisinage.

Occidentaux unis

La réunion de vendredi fait suite à une séquence d'une dizaine de jours, entamée déjà à Genève, entre Washington et ses alliés, d'un côté, et Moscou de l'autre. En cas d'invasion russe, le président américain Joe Biden a promis un 'désastre' à son ennemi de l'Est.

Des menaces américaines considérées comme 'dévastatrices' à Moscou. Après une réunion à l'OTAN la semaine dernière, M. Blinken et ses alliés allemand, français et britannique ont affiché jeudi leur unité contre une possible agression russe.

Face au refus de Moscou, qui dément vouloir lancer une offensive, de retirer ses soldats, les Etats-Unis ont décidé de premières représailles. L'aide militaire défensive à l'Ukraine sera renforcée de 200 millions de dollars et M. Blinken a annoncé jeudi soir des sanctions contre quatre responsables accusés d'être liés au déploiement des troupes.

En dix jours, les fronts n'ont pas bougé. La Russie demande des réponses écrites aux deux traités qu'elle a proposés. Mais le secrétaire d'Etat américain a affirmé qu'il ne viendrait pas à Genève avec un document. De même, certaines requêtes russes sont inacceptables pour les Etats-Unis, a répété M. Blinken.

Et même si le président Biden a admis récemment ne pas s'attendre à ce que Kiev rejoigne rapidement l'OTAN, les Etats-Unis affirment que l'Ukraine est la seule à pouvoir décider si elle souhaite faire partie de l'Alliance. Depuis plusieurs années, un conflit ouvert oppose l'armée de ce pays aux séparatistes pro-russes dans l'Est.

Réunion prévue avec Cassis

La semaine dernière, les Etats-Unis s'étaient eux dits prêts à Genève à discuter d'un effort réciproque sur le déploiement de missiles sur le territoire européen, de même que sur les exercices militaires dans cette région. Mais la Russie veut plutôt des réponses à ses demandes.

Face au blocage, selon certains observateurs, une solution pour apaiser les tensions pourrait être de formaliser l'autonomie de Dontesk et Lougansk, contrôlés par les rebelles. Une situation inacceptable pour l'Ukraine.

La Suisse va accueillir l'été prochain une conférence internationale sur l'avenir de l'Ukraine. Après leur rencontre, les deux chefs de la diplomatie doivent chacun retrouver le président de la Confédération Ignazio Cassis.