EPR 2 au Bugey: Genève devrait s'y opposer

Emmanuel Macron a annoncé ce 10 février la construction de plusieurs réacteurs de type EPR 2. La centrale du Bugey pourrait en accueillir une paire, de quoi inquiéter les autorités genevoises.

C'est devant la turbine Arabelle, à Belfort, que le président français a annoncé ce jeudi son intention de construire des nouvelles centrales. Et pas n'importe lesquelles: alors que le réacteur EPR de Flamanville n'est toujours pas en service, Emmanuel Macron veut faire sortir 6 réacteurs EPR "2", à l'horizon 2035. La construction de 8 réacteurs supplémentaires est également à l'étude, sans compter la mise en service de petits réacteurs modulaires (SMR).

C'est un véritable changement de cap pour Macron, lui qui souhaitait réduire la part du nucléaire (proche des 80%) dans le mix énergétique français et a maintenu la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Deux plaintes déposées par le passé

Parmi les installations ciblées pour accueillir ces nouveaux réacteurs, Le Bugey, située à moins de 100 km de Genève. Ce qui déplaît à Genève. En 2012, le canton intègre à sa constitution l'article 169, dans lequel il est écrit que «Les autorités cantonales doivent s’opposer par tous les moyens aux installations de centrales nucléaires». Depuis, deux plaintes de la Ville et de la République ont été déposées à Paris, sans suite. 

Au lendemain de ces annonces, la conseillère d'État Fabienne Fischer déclare que, si le Conseil d'État n'a pas encore statué, «les précédentes décisions prises à ce sujet permettent de penser que nous reviendrons sur le sujet». La bataille de l'atome ne fait que recommencer.