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La Russie sur le banc des accusés à l'assemblée générale de l'ONU

28.02.2022 06h01 Rédaction / ATS

La Russie sur le banc des accusés à l'assemblée générale de l'ONU

Les combats se poursuivent en Ukraine, notamment à Kharkiv, la deuxième ville de l'Ukraine.

Photo: KEYSTONE/AP/Marienko Andrew

Après son invasion de l'Ukraine, la Russie se retrouve lundi sur le banc des accusés avec l'ouverture d'une session extraordinaire d'urgence de l'assemblée générale de l'ONU à New York. En Ukraine, les combats se sont poursuivis dans la nuit de dimanche à lundi.

Les troupes russes ont tenté à plusieurs reprises de s'emparer de la ville d'Irpin, située juste au nord de Kiev, a indiqué l'armée ukrainienne. Les tentatives, dont la dernière en construisant un ponton sur la rivière Irpin, ont échoué. Des explosions ont également retenti dans la capitale même et à Kharkiv.

Face à la résistance des forces ukrainiennes et la mobilisation des Occidentaux, le président russe Vladimir Poutine a ordonné dimanche dans une réunion filmée avec son ministre de la défense Sergueï Choïgou de «mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte», ce qui concerne les forces nucléaires. Il a invoqué «les déclarations belliqueuses de l'OTAN» et les sanctions «illégitimes» imposées à la Russie.

Pression des Occidentaux

Les Etats-Unis ont aussitôt dénoncé une escalade «inacceptable», accusant Vladimir Poutine de «fabriquer des menaces qui n'existent pas afin de justifier la poursuite d'une agression». Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a dénoncé une attitude «irresponsable» de Moscou.

La ministre allemande de la défense Christine Lambrecht a accusé le chef de l'Etat russe d'avoir «franchi un cap supplémentaire», parce que «l'invasion rapide de l'Ukraine a été arrêtée par des actions courageuses et déterminées de l'Ukraine».

«Ce qui se passe vraiment, c'est qu'ils se défendent peut-être avec plus d'effet, plus de résistance, que ce que s'imaginait le Kremlin», a abondé dans le même sens le premier ministre britannique Boris Johnson.

En réponse, les pays du G7 ont intimé dimanche soir à la Russie de «mettre un terme immédiatement aux attaques contre l'Ukraine», la menaçant de nouvelles sanctions après celles, déjà considérables, adoptées cette semaine.

Les premiers effets des sanctions financières contre Moscou sont apparus lundi: la Banque centrale européenne a constaté la 'faillite ou faillite probable' de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, parmi les plus grandes du pays et le rouble a chuté de près de 30%.

La pression occidentale sur Moscou va se poursuivre lundi. Le président américain Joe Biden va s'entretenir en conférence téléphonique avec ses alliés et partenaires pour discuter des «développements' et «coordonner une réponse unie», a fait savoir la Maison-Blanche.

«L'agression armée non provoquée»

A New York, l'assemblée générale de l'ONU se réunit à partir de 10h00 (16h00 en Suisse). Une mise au vote d'une résolution est attendue à la fin des interventions qui devraient se prolonger mardi en raison du très grand nombre de discours en prévision.

Intitulé «L'agression armée non provoquée de la Russie contre l'Ukraine», le projet initial de cette résolution obtenu par l'AFP, piloté par les Européens en coordination avec Kiev, «condamne dans les termes les plus forts l'agression de la Russie contre l'Ukraine».

Similaire à un texte américano-albanais coparrainé par plus de 80 nations issues de tous les continents et rejeté vendredi au Conseil de sécurité à la suite d'un veto de la Russie, il réclame le retrait immédiat des troupes russes de l'Ukraine et l'arrêt des combats. Ses auteurs espèrent dépasser la centaine de votes favorables pour ce texte alors qu'à l'assemblée générale il n'y a pas de droit de veto.

La France a, elle, convoqué lundi à 15h00 (21h00 en Suisse) une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire adopter mardi une résolution appelant à «l'arrêt des hostilités», à «protéger les civils» et à «permettre un acheminement de l'aide humanitaire sans entrave». La position de la Russie sur ce projet de texte, après son premier veto vendredi, reste inconnue.