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Macron ou Le Pen? La France de l'outre-mer commence à voter

23.04.2022 04h10

Les Français sont commencé à voter dimanche pour élire leur prochain président et choisir, comme en 2017, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le premier est favori pour un deuxième mandat. Mais jamais l'extrême droite n'a paru si proche des portes du pouvoir.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 en métropole. Ils fermeront à 19h00, et à 20h00 dans les grandes villes. Avec les trois zones scolaires du pays en vacances scolaires, l'abstention pourrait être le grand arbitre de ce second tour. Le taux de participation à midi donnera une première indication sur la mobilisation des 48,7 millions d'électeurs appelés aux urnes.

Certains territoires d'outre-mer et Français de l'étranger ont voté dès samedi. A Saint-Pierre-et-Miquelon, la participation s'est établie à 57%, contre 54,96% au premier tour. En Nouvelle-Calédonie, où l'abstention avait atteint un taux record lors du premier tour (66,65%), le second tour s'annonce sous les mêmes auspices. A 12h00, le taux de participation s'élevait à 18,17% contre 17,59% le 10 avril à la même heure.

Choix historique

Les Français sont devant un choix historique: reconduire le chef de l'Etat sortant ce qui n'a encore jamais été fait, hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962 et l'élection du général de Gaulle trois ans plus tard.

Ou élire une femme, ce qui serait une première, et propulser ainsi l'extrême droite à l'Elysée pour une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières hexagonales, comparable au Brexit britannique et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.

Une réélection d'Emmanuel Macron, 44 ans, représenterait la continuité, même si le président candidat a promis de se renouveler en profondeur, assurant vouloir placer l'écologie au coeur de son second mandat. Il doit s'exprimer devant ses partisans dimanche soir, à l'issue du scrutin, sur le Champs de Mars, au pied de la Tour Eiffel.

L'arrivée de Marine Le Pen, 53 ans, aux commandes d'une puissance nucléaire, dotée d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, et force motrice de l'Union européenne serait un séisme, d'une magnitude d'autant plus élevée qu'elle s'inscrirait dans le contexte lourd d'une guerre aux portes de l'Europe.

Front contre front

Les derniers sondages publiés vendredi soir donnent Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d'erreur. Mais très loin de son score de 2017 où il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%.

Les programmes des deux candidats sont à l'opposé et proposent une vision radicalement différente sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites, l'immigration, l'environnement... Après un quinquennat émaillé de crises, des 'gilets jaunes' au Covid-19, ce sont deux France qui s'opposent.

Pour contrer son adversaire, Emmanuel Macron, arrivé en tête au premier tour (27,85%) avec plus de quatre points d'avance, a réactivé le 'front républicain'. Qui semble toutefois avoir perdu de sa vigueur par rapport à 2017 et 2002, où Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, avait été largement dominé au second tour par Jacques Chirac.

La candidate du Rassemblement national (RN), pour sa troisième tentative, a misé sur un autre front, le 'Tout sauf Macron' dont la portée dans les urnes reste à mesurer.

L'inconnue de l'abstention

Dans l'entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé l'électorat du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième le 10 avril avec 21,95%. Mais de nombreux 'insoumis' pourraient être tentés de bouder les urnes.

La grande inconnue du scrutin reste donc l'abstention qui risque d'être élevée, voire plus forte qu'au premier tour (26,31%). Tout comme les bulletins blancs et nuls qui avaient atteint un record en 2017, attestant du refus de millions de Français de choisir entre les deux finalistes. Le record d'abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%.

Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.

/ATS