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La conférence de Lugano n'a pas éloigné Suisse et Russie dit Cassis

10.07.2022 05h23

La conférence de Lugano n'a pas éloigné Suisse et Russie dit Cassis

Ignazio Cassis a pris la décision de maintenir la conférence sur l'Ukraine de Lugano avec le président Zelensky au téléphone à la mi-avril (archives).

Photo: KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER

Le fait d'avoir organisé la conférence sur la reconstruction de l'Ukraine à Lugano n'a pas éloigné un peu plus la Suisse de la Russie, estime le président de la Confédération Ignazio Cassis. Il n'y a pas eu de réactions particulières de Moscou, selon lui.

'Notre position est claire depuis la reprise des sanctions de l'Union européenne. Nous avons choisi notre camp, celui des valeurs occidentales', explique M. Cassis dans un entretien diffusé par Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag.

L'ambassade de Suisse à Moscou a eu des contacts 'avant, durant et après' la conférence avec le ministère russe des affaires étrangères, précise le PLR tessinois. 'Les Russes ont pris note de ce qui se passait. Ça n'a pas créé de réactions particulières'.

Le ministre suisse des affaires étrangères remarque que, même si Moscou a placé la Suisse dans le camp des 'pays inamicaux', la Russie n'a pas remis en question le mandat de protection que la Suisse exerce pour la Russie en Géorgie.

Moscou n'a également pas rejeté le projet de mandat de puissance protectrice de la Suisse pour les citoyens ukrainiens en Russie, soumise par Berne à la suite d'une demande de Kiev. Les autorités russes 'sont en train de l'analyser', poursuit-il.

Réaction modérée

En comparaison avec d'autres pays occidentaux, la réaction de la Suisse à l'invasion russe en Ukraine a été modérée, estime M. Cassis, qui souligne qu'elle n'a pas expulsé de diplomates russes et n'a pas interdit les médias russes. 'Ce sont des nuances, mais elles changent quand même notre positionnement'.

La position de la Suisse vis-à-vis de Moscou provoque des remous dans l'exécutif fédéral, reconnaît dans la NZZ am Sonntag le président de la Confédération. 'Les opinions divergent aussi au sein du Conseil fédéral [...] Je m'en réjouis. Notre système politique vit de la diversité des opinions', dit-il.

Selon le groupe de presse CH-Media, la ministre de la défense Viola Amherd avait voulu signer une déclaration sur l'exclusion des fonctionnaires sportifs russes, mais sa demande aurait été rejetée.

/ATS