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“Nous sommes déjà dans un film de science-fiction” I.Cassis

15.10.2022 13h00 Philippe Verdier

Gesda Cassis

Dans un entretien à Léman Bleu, le président de la Confédération explique pourquoi Genève dessine déjà les solutions du futur. Ignazio Cassis estime qu’avec le sommet et la fondation Gesda (Geneva Science and Diplomacy Anticipator), le monde de la science peut garantir la paix et la protection de l’environnement.


Quel est le lien entre la science et la diplomatie ?

Il est fondamental pour deux raisons. Dans un monde de plus en plus inquiet, caractérisé par la fin de la globalisation, la science peut jouer un rôle de facilitateur de contacts donc de dialogue politique entre les États. Deuxièmement, nous assistons actuellement à une convergence de différentes technologies. La force de frappe du changement sera beaucoup plus forte dans ces prochaines années que durant les trente précédentes. Si je regarde ma génération, nous a déjà vécu l’avènement de nouvelles technologies et si j’imagine que celà s’accélère encore quel sera l’impact sur la société ? Ce dernier pourrait être terrible. Il y a souvent eu des inquiétudes au niveau de la population sur la menace de conflits. C’est que l’on est en train de vivre maintenant dans le monde. Il faut se donner les moyens, non seulement, de gérer les problèmes mais de les anticiper et de voir si nous pourrons au mieux garantir la paix dans le futur. 

Depuis longtemps les scientifiques ont alerté sur le climat, le temps diplomatique ou politique est plus long, les décisions arrivent parfois très tard. Est-ce que vous avez l’espoir que ce délai diminue pour que les actions diplomatiques arrivent plus tôt ? 

C’est le sens de cette fondation Gesda créée par la Confédération avec la Ville de Genève et le canton. Nous voulons réunir ces communautés. La science suisse se classe parmi la meilleure science de la planète, la diplomatie également est parmi la plus reconnue. La Genève internationale connue mondialement pour être le centre de la gouvernance internationale, pose ces questions de manière à ne pas perdre du temps. En effet, ces dernières décennies, nous avons perdu du temps. Nous essayons d’anticiper pour ne pas répéter la même erreur à nouveau. Alors parfois on a des choses qu’il fonctionne très bien en Suisse, 

Comment faire pour que cette rapprochement entre la science et la diplomatie rayonne à l’échelle internationale? 

Le Gesda dispose dans son conseil de fondation  des représentants de l’Afrique du Sud, du Mexique et des États-Unis. Tous les continents sont représentés. Dans la deuxième version de ce rapport du Gesda, vous pouvez prendre connaissance des évolutions d’ici 5, 10 ou 25 ans. Comment pouvons-nous anticiper suffisamment tôt et ensemble discuter des décisions politiques avec la diplomatie, avec la société civile, les O.N.G. pour ensemble et trouver la meilleure manière de gérer ces changements. Deuxièmement, quelle est la différence entre l’être humain et la machine ? Nous sommes déjà entrés dans un film de science-fiction donc il faut se poser la question qu’elle sera différence entre l’homme ? Ces questions nous toucheront directement et très rapidement.