Au moins trois morts et 23 blessés dans un attentat suicide
Un policier, blessé dans l'explosion, est soigné dans un hôpital de Quetta, la capitale provinciale du Baluchistan, au Pakistan. Au moins un policier et un citoyen ont été tués et 24 personnes, dont 16 membres de la police, ont été blessées dans cet attentat revendiqué par les taliban pakistanais.
Photo: KEYSTONE/EPA/FAYYAZ AHMADAu moins trois personnes ont été tuées et 23 blessées mercredi dans un attentat suicide au Pakistan. Revendiqué par les talibans pakistanais, il a visé des policiers qui accompagnaient une équipe chargée de vacciner contre la polio.
Un kamikaze a visé un camion de la police qui s'apprêtait à escorter cette équipe. On compte parmi les trois morts 'un policier, une femme et un enfant', a indiqué à l'AFP Azhar Mehesar, un haut responsable de la police à Quetta, dans l'ouest du pays.
Selon un communiqué transmis à l'AFP, l'attentat a été revendiqué par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), deux jours après leur annonce de la fin d'un cessez-le-feu, qui avait été prolongé indéfiniment en juin pour faciliter des négociations de paix avec des représentants de l'Etat pakistanais.
Le TTP a justifié cette décision par le non-respect de cette trêve de la part d'Islamabad et a promis de lancer des attaques de représailles 'dans tout le pays'.
L'attentat de Quetta a ainsi été mené 'pour venger la mort' d'un des hauts dirigeants et membres fondateurs du TTP tué en août pendant la trêve, a annoncé le mouvement dans un communiqué transmis à l'AFP.
Retour en force
Groupe distinct des talibans afghans mais mû par une même idéologie et une longue histoire commune, le TTP a tué en moins d'une décennie, après sa naissance en 2007, des dizaines de milliers de civils pakistanais et de membres des forces de sécurité.
Affaibli à partir de 2014 par d'intenses opérations de l'armée pakistanaise, il est revenu en force depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, avec le retrait des forces américaines après deux décennies de guerre.
Ses attaques ont ainsi augmenté de 50% depuis cette date et ont fait 433 morts, selon l'Institut pakistanais PIPS.
Le Pakistan reproche aux talibans afghans de laisser le TTP planifier à partir de leur sol ses attaques, ce que ceux-ci n'ont cessé de nier.
Suspicion persistante
Les militants islamistes, notamment ceux du TTP, ciblent depuis des années les vaccinateurs anti-polio et les policiers assurant leur sécurité.
Selon la presse pakistanaise, plus de 70 vaccinateurs anti-polio ont été tués depuis 2012, principalement dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), où le TTP est le plus solidement enraciné.
La vaccination anti-polio se heurte à une suspicion persistante au Pakistan, où abondent les théories conspirationnistes voulant notamment que les vaccins s'inscrivent dans un complot occidental pour stériliser les enfants musulmans.
Une autre de ces théories prétend que les vaccins contiennent de la graisse de porc et sont donc interdits aux musulmans.
Cette méfiance, alimentée par des religieux ultra-conservateurs, s'est accrue après l'organisation d'une fausse campagne de vaccination par la CIA pour retrouver le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, tué en 2011 à Abbottabad (Nord).
Les autorités pakistanaises ont lancé lundi une campagne d'une semaine destinée à vacciner plus de 13 millions d'enfants contre la polio.
En avril, le Pakistan a détecté son premier cas depuis 15 mois de cette maladie extrêmement contagieuse, causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut causer une paralysie irréversible.
Depuis, 20 nouveaux cas ont été recensés, selon le programme national de lutte contre la polio.
/ATS