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Origine du Covid: «Une fuite est toujours possible»

28.02.2023 20h28 Rédaction

Selon le Ministère américain de l’Énergie, le Covid se serait échappé d’un laboratoire de Wuhan. Mais cette analyse est publiée avec un faible niveau de confiance. Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale de l’UNIGE, nous donne son expertise.

L’information est sortie ce week-end. Le ministère américain de l’Énergie relance l’idée que le Covid-19 se serait échappé d’un laboratoire chinois. Les autorités américaines disent que cette hypothèse est probable. Antoine Flahault rappelle que c’est «une des hypothèses qui était sur la table». Il explique que bien que ce scénario soit difficile à écarter, il n’est toujours pas prouvé. De plus, il existe d’après lui plusieurs sous-hypothèses: «On sait que le laboratoire de Wuhan travaillait sur les coronavirus depuis 2003 et une fuite est toujours possible. Cela dit, c’est un laboratoire de haute sécurité. L’autre possibilité, c’est la malveillance délibérée. Elle n’est pas exclue (…) mais il n’y a aucun élément non plus pour le dire.»

Cependant, les chercheurs ont été chercher des coronavirus dans des grottes où des chauves-souris hébergent ce Coronavirus et on fait des tests PCR sur ces animaux. «Est-ce qu'au moment où ils ont capturé ces chauves-souris, ont-ils été griffés ou mordus? Cela n’est pas impossible, cela n’a pas été documenté, mais c’est une possibilité.»

«On peut s’attaquer à toutes les hypothèses»

Antoine Flahault réfute toutefois la fabrication complète du Coronavirus par l’Homme: «On peut manipuler éventuellement un virus de chauve-souris, mais il n’y a aucune indication claire qui le montrerait. D’autant plus que l’on a retrouvé le précurseur du SARS-CoV-2 sur des chauves-souris à l’état sauvage au Laos.»

Pour lui, il ne faut pas crier au complotisme, ni à la malveillance des autorités chinoises. Reste une question: comment éviter que le scénario ne se reproduise? «On peut s’attaquer à toutes les hypothèses pour essayer de prévenir une pandémie du même genre. Il faudrait peut-être que l’OMS ait un pouvoir d’inspection sur les laboratoires comme celui de Wuhan, afin que l’on puisse documenter les erreurs de procédure, les malversations ou les erreurs de protocole. On pourrait aussi mieux sécuriser les marchés de poissons, les élevages de visons et faire plus attention aux ventes illicites d’animaux sauvages comme les pangolins.»