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A 150 millions, la maison d'Aung San Suu Kyi ne trouve pas preneur

20.03.2024 11h29

A 150 millions, la maison d'Aung San Suu Kyi ne trouve pas preneur

Après sa libération en 2010, Aung San Suu Kyi a continué à vivre dans la villa, où elle a reçu une série de dirigeants étrangers, comme ici Hillary Clinton (archives).

Photo: KEYSTONE/AP AFP POOL/SAUL LOEB

Le célèbre manoir où Aung San Suu Kyi, icône birmane de la démocratie, a passé des années en résidence surveillée à Rangoun a été mise en vente mercredi au prix plancher de 150 millions de dollars. Mais il n'a pas trouvé d'acquéreur, a indiqué la maison d'enchères.

La vaste maison de style colonial et le terrain d'environ 7700 m2 situés sur une avenue chic en bord de lac est au centre d'un conflit de plusieurs décennies entre la lauréate du prix Nobel, détenue depuis un coup d'Etat militaire en 2021, et son frère.

Une petite foule, composée essentiellement de journalistes, s'est rassemblée devant les grilles verrouillées de la propriété à l'ouverture de la vente signalée par trois sons de cloche.

Long silence

Le commissaire-priseur, vêtu d'un longyi traditionnel, a levé la main pour ouvrir les offres, mais il n'y a eu qu'un long silence. 'Il n'y a personne pour enchérir', a-t-il annoncé et la cloche a sonné à nouveau pour clore la vente aux enchères.

La bâtisse de deux étages datant de l'époque coloniale, située dans un quartier verdoyant près de l'ambassade américaine, a joué un rôle historique dans la lutte pour la démocratie menée par la Birmanie depuis des décennies. Pendant une quinzaine d'années, Aung San Suu Kyi a été confinée dans ses murs en ruine par l'armée après s'être fait connaître lors de manifestations contre la junte en 1988.

Discours sur la démocratie

Séparée de son mari et de ses enfants restés en Angleterre, l'ex-dirigeante passe son temps à jouer du piano, à lire des romans policiers et à méditer, alors que sa réputation de leader démocratique grandit.

Des centaines de personnes se rassemblent régulièrement sur le trottoir à l'extérieur de la propriété pour l'écouter parler de la démocratie et de la lutte contre le régime militaire par la non-violence.

Après sa libération en 2010, elle a continué à vivre dans la villa, où elle a reçu une série de dirigeants étrangers, dont Barack Obama, de journalistes et de diplomates à mesure que la Birmanie se réformait. Elle a dirigé un gouvernement civil jusqu'au coup d'état de février 2021 et est depuis détenue par les militaires.

Le mois dernier, le fils de Suu Kyi a déclaré à l'AFP qu'elle avait un 'moral d'acier' après avoir reçu une lettre d'elle, leur première communication depuis trois ans.

/ATS