International

Abbas sur l'holocauste: enquête pour « incitation à la haine »

19.08.2022 11h07

Abbas sur l'holocauste: enquête pour "incitation à la haine"

Le président palestinien Mahmoud Abbas a provoqué une vague d'indignation en Allemagne en comparant la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à la Shoah.

Photo: KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN

La police berlinoise a ouvert une enquête pour soupçons 'd'incitation à la haine' contre le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas après ses propos controversés sur l'holocauste tenus à Berlin. Elle a reçu une plainte pour 'relativisation de la Shoah'.

Le commissariat spécialisé de la police judiciaire du Land a dans la foulée entamé une enquête, dont il prévoit d'informer 'prochainement' le parquet, qui décidera ou non de donner suite, a indiqué vendredi une porte-parole de la police à l'AFP, confirmant des informations de médias.

Interrogé mardi sur l'attentat des Jeux Olympiques de Munich de 1972, perpétré par un commando palestinien et qui avait coûté la vie à onze Israéliens, M. Abbas avait comparé la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à la Shoah.

'De 1947 à aujourd'hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (...), 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd'hui il y a chaque jour des morts causées par l'armée israélienne', avait-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier Olaf Scholz. Ces propos ont provoqué une vague d'indignation essentiellement en Israël et en Allemagne.

Immunité diplomatique ?

L'enquête pourrait toutefois tourner court si M. Abbas est protégé par l'immunité diplomatique. Le ministère allemand des Affaires étrangères estime que c' probable puisqu'il se trouvait en Allemagne dans le cadre d'une visite officielle, mais le spécialiste en droit pénal Michael Kubiciel est plus dubitatif.

M. Abbas ne peut profiter de l'immunité qu'en tant que 'représentant d'un autre Etat'. La question de savoir si la Palestine peut être considérée ou non comme un Etat revêt donc une 'très grande importance', affirme l'expert, cité dans le quotidien Bild.

Plus de 130 pays reconnaissent la Palestine en tant qu'Etat, mais pas l'Allemagne, comme la plupart des pays occidentaux. Berlin a toutefois noué des relations diplomatiques avec les territoires occupés.

/ATS