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Afghanistanhilfe veut rester malgré l'interdiction de travailler

28.12.2022 06h14

Afghanistanhilfe veut rester malgré l'interdiction de travailler

Plusieurs ONG, dont Save the Children, le Conseil norvégien pour les réfugiés et CARE International, ont annoncé suspendre leurs activités en Afghanistan après l'interdiction par les talibans du travail des femmes dans l'humanitaire (archives).

Photo: KEYSTONE/EPA/MUHAMMAD SADIQ

L'association d'entraide suisse Afghanistanhilfe est encore en Afghanistan, malgré l'interdiction par les talibans du travail des femmes dans les ONG, assure son président. Mais un retrait est envisageable si l'interdiction de travailler pour les femmes est appliquée.

'Sans les femmes au front, par exemple les sages-femmes, les éducatrices, les infirmières, nous ne pouvons pas apporter d'aide aux filles et aux femmes', ajoute dans un entretien diffusé mercredi par les Schaffhauser Nachrichten Michael Kunz, qui est à la tête de la plus grande organisation humanitaire suisse en Afghanistan.

'En fait, le système de santé ne fonctionnerait pas sans les femmes', précise-t-il. 'La question est de savoir si les talibans sont prêts à accepter cet effondrement'. En cas d'un retrait de l'association d'Afghanistan, le responsable imagine pouvoir y maintenir des hôpitaux en service d'urgence.

Suisse critiquée

M. Kunz critique également la Suisse. 'Nous avons déposé plusieurs demandes de visas humanitaires pour nos collaborateurs qui se sont réfugiés en Iran, en vain'. Les obstacles sont très élevés, poursuit-il. 'Même les photographies de torture et les ordres de recherche des talibans ne suffisent pas aux autorités suisses'.

Plusieurs ONG, dont Save the Children, le Conseil norvégien pour les réfugiés et CARE International, ont annoncé suspendre leurs activités en Afghanistan après l'interdiction par les talibans du travail des femmes dans l'humanitaire.

Le ministère afghan de l'économie a ordonné samedi à toutes les organisations non gouvernementales de cesser de travailler avec des femmes sous peine de suspendre leur licence d'exploitation. Il a expliqué avoir pris cette décision après avoir reçu des 'plaintes sérieuses' au sujet du non-respect du port du 'hijab islamique' imposé dans le pays.

Revenus au pouvoir en août 2021, les talibans ont interdit il y a moins d'une semaine aux femmes de fréquenter les universités publiques et privées, pour les mêmes raisons. Ils les avaient déjà exclues des écoles secondaires.

/ATS