Algérie: décès d'un ex-ministre poursuivi en Suisse
Ex-ministre de la défense, le général Khaled Nezzar était poursuivi en Suisse pour crime contre l'humanité.
Photo: KEYSTONE/AP/AMEL PAINUn ex-ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, poursuivi par la justice suisse pour crimes contre l'humanité, est mort vendredi à Alger à l'âge de 86 ans, a annoncé la télévision publique.
Général à la retraite, M. Nezzar est soupçonné d'avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, quand il était ministre de la Défense.
Fin août, la justice suisse avait annoncé sa mise en accusation, faisant valoir qu'il avait 'placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l'opposition islamiste'.
'L'indépendance de la justice ne justifie ni l'irresponsabilité, ni qu'un système judiciaire, quel qu'il soit, s'arroge le droit absolu pour juger des politiques d'un Etat souverain et indépendant', avait alors réagi le ministère algérien des Affaires étrangères lors d'un téléphone à Ignazio Cassis. Alger affirmait que cette affaire avait atteint 'les limites de l'inadmissible et de l'intolérable'.
En 2017, le procureur général avait classé la procédure au motif que la Suisse n'était pas compétente pour le juger, avant que la justice n'oblige en 2018 le procureur à reprendre la procédure, suite à un recours.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rendu hommage vendredi à 'une des personnalités militaires les plus éminentes' qui a consacré sa vie 'au service de la nation', dans un message de condoléances à sa famille.
Guerre civile
L'Algérie a été de 1992 à 2002 le théâtre d'une guerre civile, après l'interruption par les militaires d'un processus électoral législatif qui promettait une victoire aux islamistes du Front islamique de salut (FIS) qui a été interdit. Cette décennie noire a fait quelque 200'000 morts, selon les estimations officielles.
M. Nezzar avait été interpellé à Genève en octobre 2011, alors qu'il résidait en Suisse, à la suite d'une plainte déposée par une ONG suisse, avant d'être relâché. Il avait quitté la Suisse depuis.
/ATS