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Attaque d'Annecy: l'auteur inconnu des services de renseignement

08.06.2023 16h41 Rédaction / ATS

L'auteur de l'attaque au couteau à Annecy, qui a fait six blessés dont quatre enfants, "n'est connu d'aucun service de renseignement" et n'a pas "d'antécédents psychiatrique identifié", a annoncé jeudi Elisabeth Borne.

"Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable", a déclaré la cheffe du gouvernement à la presse devant la préfecture de Haute-Savoie, à quelques centaines de mètres du lieu de l'agression.

"L'enquête permettra de préciser à la fois le parcours, le profil de cet assaillant et naturellement toute la lumière devra être faite. Mais aujourd'hui, c'est le temps de l'émotion, et nous sommes ici avec le ministre de l'Intérieur aux côtés des habitants d'Annecy pour exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation", a également déclaré la Première ministre.

Elisabeth Borne s'est ensuite entretenue avec le maire d'Annecy, François Astorg, accompagnée du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Selon la procureure d'Annecy, Line Bonnet-Mathis, "aucun mobile terroriste apparent" n'a pour l'instant été retenu. "En l'état il n'y a pas d'éléments qui pourraient nous laisser entendre qu'il y a une motivation terroriste", a indiqué la magistrate, précisant que l'enquête était ouverte pour tentative d'assassinats.

Un réfugié syrien armé d'un couteau a fait six blessés, dont quatre enfants de 22 à 36 mois, jeudi matin, semant la terreur dans un parc près du lac d'Annecy avant d'être interpellé par la police.

Trois des victimes, deux enfants et un adulte, ont un pronostic vital engagé, selon une source proche du dossier. L'un d'eux a été transféré aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Il voulait devenir suédois

L'homme de nationalité syrienne, né en 1991, avait obtenu le statut de réfugié en Suède où il a vécu pendant 10 ans, par une décision du 26 avril 2023. Il était entré en situation régulière sur le territoire français où il avait cependant déposé une deuxième demande d'asile en novembre 2022, selon une source au sein de la police.

Il avait rejoint la France il y a huit mois depuis la Suède où il vivait, car il n'arrivait pas à obtenir la nationalité suédoise, a déclaré à l'AFP son ex-femme.

La jeune femme, qui partageait sa vie avec lui jusqu'à l'an dernier dans le sud-ouest de la Suède, a affiché son incrédulité face à l'acte imputé à cet homme de 31 ans dont elle a divorcé il y a quelques mois.

"Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, ce que vous me dites, c'est terrible. Mais je n'ai pas eu de contact avec lui, je ne sais pas où il vit, ni comment il va psychologiquement", a confié l'ex-épouse, sous couvert de l'anonymat.

"Lui? (...) Mon Dieu, il était très gentil, je ne comprends pas", a ajouté la jeune femme en apprenant la nouvelle.

Selon elle, le départ du Syrien, qui s'est décrit comme de religion chrétienne auprès de la police française, est lié au fait qu'il n'a "pas réussi à obtenir la nationalité suédoise".

"Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux et nous sommes venus ici (en Suède). Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a-t-elle confié au téléphone.