Biden et ses alliés occidentaux réitèrent leur soutien à Israël
Les bombardements israéliens se sont intensifiés au cours des dernières 24 heures. Ils ont fait plus de 70 morts, selon le gouvernement du Hamas, dont 17 personnes tuées par une attaque sur une maison à Jabaliya, dans le nord.
Photo: KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABERIsraël a intensifié lundi ses bombardements sur la bande de Gaza en état de siège. Plus de 5000 personnes ont été tuées selon le Hamas depuis le début du conflit il y a 17 jours. La situation 'catastrophique' pousse plusieurs pays à réclamer une trêve des combats.
L'armée israélienne, qui bombarde sans répit la bande de Gaza depuis le 7 octobre en riposte à une attaque du Hamas sur son sol promet 'd'anéantir' le Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien. Elle a intensifié ses bombardements en prélude à une probable invasion terrestre.
Cette perspective inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement du conflit. L'Iran, allié du Hamas, a averti dimanche que la situation risquait de devenir 'incontrôlable' au Moyen-Orient, transformé en une 'poudrière'. Les Etats-Unis ont parallèlement renforcé leur présence militaire dans la région.
Une aide dérisoire
Dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, l'aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l'Egypte. Lundi, un troisième convoi a franchi la frontière à Rafah, la seule issue du territoire qui ne soit pas contrôlée par Israël.
Au total, une cinquantaine de camions sont entrés dans la bande de Gaza en trois jours, alors qu'il en faudrait selon l'ONU au moins 100 par jour pour répondre aux besoins de la population. L'ONU réclame aussi des livraisons de carburant, indispensable par exemple aux générateurs des hôpitaux.
Les Etats-Unis, qui ont obtenu l'accord d'Israël et celui de l'Egypte pour laisser passer l'aide, ont affirmé dimanche 'qu'il y aurait dorénavant un flux continu dans Gaza de cette assistance cruciale'.
L'UE pour une 'pause humanitaire'
Mais le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a réclamé lundi 'plus d'aide, plus rapidement' ainsi qu'une 'pause humanitaire' pour permettre sa distribution. Les dirigeants des 27 pourraient soutenir un appel en ce sens, à l'occasion de leur sommet à la fin de la semaine, a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis rejettent eux, selon le département d'Etat, les appels à un 'cessez-le-feu', jugeant qu'il profiterait d'abord au Hamas.
La France, en revanche, y est favorable. A la veille d'une visite mardi du président Emmanuel Macron à Tel-Aviv, elle a appelé à une 'trêve humanitaire' qui 'pourra mener à un cessez-le-feu'.
Le président russe Vladimir Poutine a lui aussi appelé à un accès 'sans entrave' de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, et à un 'cessez-le-feu rapide'.
Et les chefs de diplomatie de Russie, de Turquie et d'Iran ont appelé à arrêter de 'cibler des civils innocents', dans une déclaration commune également signée par l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Plus de 70 morts
Car loin de s'atténuer, les bombardements israéliens se sont intensifiés au cours des dernières 24 heures. Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé dans la nuit 'plus de 320 cibles militaires', des infrastructures du Hamas et de son allié du Jihad islamique.
Ces raids ont fait plus de 70 morts, selon le gouvernement du Hamas, dont 17 personnes tuées par une frappe sur une maison à Jabaliya, dans le nord.
Problème des otages
Lors de son attaque du 7 octobre, lors de laquelle 1400 personnes auraient péri selon Tel Aviv, le Hamas a enlevé 222 otages, israéliens et étrangers, d'après l'armée israélienne.
Leur présence dans la bande de Gaza rendrait plus périlleuse encore une intervention terrestre israélienne, dans ce territoire surpeuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache ses combattants et ses armes.
Plus de 5000 morts dont 2000 enfants
Le Hamas a affirmé lundi que 5087 Palestiniens, en majorité des civils dont 2055 enfants, avaient été tués dans la bande de Gaza par des bombardements israéliens qui ont détruit des quartiers entiers. Toutes ces données n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante par l'AFP.
Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne ordonne aux civils du nord de ce territoire, où les bombardements sont les plus intenses, de fuir vers le sud. Mais les bombes continuent aussi de tomber sur le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers.
Situation humanitaire 'catastrophique'
Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de 'siège complet' par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.
Israël avait annoncé qu'il n'empêcherait pas l'entrée de l'aide humanitaire depuis l'Egypte 'tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza'.
La situation humanitaire est 'catastrophique', a averti l'ONU, dans ce territoire de 362 kilomètres carrés où au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer.
Lundi à Rafah, des hommes remplissaient d'eau des bidons en plastique depuis des citernes, pendant que d'autres fouillaient les ruines d'un bâtiment détruit par une bombe, à la recherche de survivants, selon des journalistes de l'AFP.
Enfants portés en terre
Selon le Hamas, au moins 181'000 logements ont été endommagés par les frappes israéliennes, dont 20'000 totalement détruits ou rendus inutilisables.
A Khan Younès, toujours dans le sud, une famille s'apprêtait à enterrer des enfants tués dans un bombardement, leurs corps drapés de blanc portés jusqu'au cimetière par des proches.
19'000 déplacés au Liban -
Face au risque d'ouverture d'un second front, l'armée israélienne a massé depuis le 7 octobre des dizaines de milliers de soldats aux abords de la bande de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban.
De petites unités ont déjà mené des incursions limitées dans le territoire palestinien, visant l'infrastructure du Hamas et cherchant à localiser les personnes disparues ou enlevées.
Au Liban, plus de 19'000 personnes ont été déplacées après une multiplication des affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran et allié du Hamas, à la frontière entre les deux pays, selon les chiffres publiés lundi par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La zone frontalière du côté israélien a elle aussi été évacuée.
/ATS