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Burundi: un enfant albinos retrouvé mort et démembré

01.02.2022 18h39

Burundi: un enfant albinos retrouvé mort et démembré

L'amitié plus forte que la sorcellerie. Mais la vie en Afrique reste dangereuse pour la petite Catherine, ici au Malawi avec son amie Aisha. Agée de 17 ans aujourd'hui, elle a survécu à une tentative d'assassinat en 2017.

Photo: KEYSTONE/AP/THOKO CHIKONDI

Le corps d'un jeune albinos de quatre ans enlevé samedi à Bujumbura, la principale ville du Burundi, a été retrouvé démembré mardi dans le nord-est du pays, a-t-on appris auprès de l'association Albinos sans frontières et d'une source administrative.

'Un petit albinos du nom d'Abdul, âgé de quatre ans, a été enlevé samedi après-midi par un groupe de trois tueurs à bord d'un taxi, alors qu'il jouait avec d'autres enfants du voisinage dans le quartier de Kinama', dans la périphérie de Bujumbura, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'association Albinos sans frontières (ASF), Chadrack Nahumuremyi.

Ses ravisseurs ont alors pris la route de la province de Cankuzo, située à 230 kilomètres de Bujumbura, où ils ont tué et 'démembré' le petit garçon, ont indiqué M. Nahumuremyi et un responsable administratif local, qui a requis l'anonymat.

'Abdul a été tué, puis ses bourreaux ont coupé ses bras et ses jambes avant de les désosser et de se partager ses os. Puis ils sont allés jeter ses restes dans une forêt de la commune de Kigamba dimanche', a détaillé le responsable.

'Un enfant qui gardait du bétail les a vus et a donné l'alerte, ce qui a permis l'arrestation de deux des trois malfaiteurs avec chacun des os de l'enfant dans un sac', a-t-il indiqué.

Rituels de sorcellerie

Dans de nombreuses zone d'Afrique subsaharienne, les albinos sont recherchés et tués, et leurs membres et organes prélevés pour être utilisés pour des rituels liés à la sorcellerie censés apporter richesse et chance.

Une vingtaine d'albinos ont été tués au Burundi depuis 2008 et leurs os revendus en Tanzanie où ce genre de rituel est courant, a indiqué la source administrative.

Le dernier cas remonte à 2020, selon Chadrack Nahumuremyi, qui demande aux autorités 'de durcir les sanctions pour les crimes contre les albinos comme en Tanzanie, où ces criminels sont exécutés publiquement pour dissuader les autres qui penseraient faire la même chose'.

'Nous demandons également une protection renforcée pour les albinos du pays, car tous les albinos à qui j'ai parlé et leurs familles sont terrorisés et n'osent pas sortir de chez eux', a-t-il ajouté, en appelant aussi à 'une sensibilisation de la population pour qu'elle comprenne que les albinos sont des êtres humains (...) qui doivent être respectés comme toute autre personne'.

/ATS