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Charles III est arrivé à Paris pour sa première visite d'Etat

20.09.2023 15h06

Visite de Charles III: un dîner fastueux à Versailles

Dans son toast, le roi Charles III a jonglé entre l'anglais et le français, qu'il parle couramment.

Photo: KEYSTONE/EPA/BENOIT TESSIER / POOL

Charles III et Emmanuel Macron ont porté mercredi un message 'd'amitié' franco-britannique porté sur 'l'avenir' lors d'un dîner au château de Versailles. Ce repas était l'un des temps fort de la visite du roi en France entamée une cérémonie à l'Arc de Triomphe.

Cette visite de trois jours en France, la première depuis le couronnement du monarque, 'est un signe d'amitié et de confiance', perçu 'comme hommage à notre passé et comme gage d'avenir', a affirmé le président français en ouverture du repas.

Quelques instants plus tard, Charles III a prononcé son traditionnel toast, jonglant entre le français, qu'il parle couramment, et l'anglais. 'Il nous incombe à tous de revigorer notre amitié pour qu'elle soit à la hauteur des défis de ce XXIe siècle', a-t-il lancé à M. Macron, appelant à un 'renouveau' de l'Entente cordiale, dont les 120 ans seront célébrés en avril prochain.

Apaisement

Comme souvent, le souverain a insisté sur les défis du changement climatique, 'ce fléau', mais aussi sur 'la défense de l'Ukraine'. M. Macron, lui, n'a pas omis de mentionner le Brexit: il a assuré que 'malgré' la sortie de l'Union européenne, 'nous continuerons d'écrire ensemble une part de l'avenir de notre continent, de relever les défis et de servir les causes que nous avons en commun'.

Les deux dirigeants n'ont pas oublié, non plus, de manier l'humour en évoquant tantôt le sport, tantôt des anecdotes historiques.

Ce message est venu prolonger l'apaisement entrevu ces derniers mois dans les relations franco-britanniques après plusieurs années houleuses sur le Brexit, la pêche ou les migrants quand Boris Johnson résidait à Downing Street. En mars dernier, le président français et le Premier ministre britannique Rishi Sunak avaient permis une 'reconnexion' entre les deux capitales.

Mick Jagger à Versailles

Le choix de Versailles fut aussi l'occasion d'adresser un clin d'oeil à la mère du roi, Elizabeth II, accueillie dans ce décor somptueux en 1957 et 1962. Mercredi, le président français lui a rendu hommage.

A table, il s'est installé entre Charles et Camilla - Brigitte Macron siégeant à la droite du roi. Il a présidé une table d'invités prestigieux, du mythique chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, à l'acteur Hugh Grant, la comédienne Charlotte Gainsbourg ou le patron du groupe de luxe LVMH Bernard Arnault.

Au menu: homard bleu, volaille de Bresse et macaron à la rose, préparés par des chefs étoilés. Ce faste sera-t-il dommageable à l'image d'Emmanuel Macron, six mois après la crise des retraites dont les manifestations avaient entraîné le report de la visite royale, initialement prévue en mars ?

Bises peu protocolaires

La descente des Champs-Elysées en voiture par le roi et le président, un peu plus tôt mercredi, s'était en tout cas effectuée dans le calme et dans une atmosphère décontractée, à l'image des quelques tapes adressées par M. Macron dans le dos de Charles III.

La reine Camilla et Brigitte Macron, elles, ont étonné en s'adressant une bise peu protocolaire par deux fois: à l'arrivée au pied de l'Arc de Triomphe avant une cérémonie de ravivage de la flamme du Soldat inconnu, puis dans la cour du château de Versailles.

Charles III et Emmanuel Macron se sont également entretenus à l'Elysée, avant de rejoindre à pied la résidence toute proche de l'ambassadrice du Royaume-Uni pour y planter un chêne. L'occasion d'un mini-bain de foule, avec quelques 'vive le roi' lancés ici et là.

Au Sénat jeudi

Le roi, qui entend asseoir son image à l'international un an après son accession au trône, entamera jeudi la partie la plus politique de sa visite avec un discours à la tribune du Sénat, une première pour un souverain britannique.

Il mettra aussi en avant un sujet qui lui tient à coeur, l'environnement, lors d'une table ronde sur le réchauffement climatique qu'il clôturera avec le président Macron au Museum national d'histoire naturelle puis vendredi à Bordeaux, dans une région durement frappée par les incendies en 2022 et qui compte de nombreux Britanniques.

/ATS