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Déluge de promesses pour le coup d'envoi de la campagne en Espagne

07.07.2023 19h59

Déluge de promesses pour le coup d'envoi de la campagne en Espagne

Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a tenté de relancer sa campagne en appelant à un large "soutien" des électeurs (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Efrem Lukatsky

Enveloppe de 20'000 euros ou transports gratuits pour les jeunes, investissements massifs face au manque d'eau... Les candidats aux législatives du 23 juillet en Espagne ont multiplié vendredi les promesses, souvent coûteuses, au premier jour officiel de la campagne.

Présentant son programme à Madrid, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, donné perdant dans les sondages face à la droite, a tenté de relancer sa campagne en appelant à un large 'soutien' des électeurs.

'Dans cette course, nous avons besoin de beaucoup plus de soutiens', a-t-il souligné. Il a réclamé 'le vote de l'Espagne rurale et urbaine' mais aussi 'de ceux qui ont voté pour d'autres options politiques'.

L'épouvantail Vox

En ligne de mire du socialiste: les électeurs ayant voté pour le Parti Populaire (PP, droite) lors d'un scrutin municipal et régional le 28 mai, mais qui 'ont honte' des alliances scellées depuis par le PP avec le parti d'extrême droite Vox pour diriger plusieurs villes et régions du pays.

S'exprimant au même moment à Séville (sud), le chef du PP Alberto Núñez Feijóo a appelé pour sa part les électeurs à lui accorder une majorité absolue, pour lui permettre de gouverner 'en solitaire', sans dépendre de Vox.

A 16 jours du scrutin, convoqué par M. Sánchez au lendemain de la déroute de la gauche le 28 mai, la droite reste la grande favorite, selon les enquêtes d'opinion. Mais la gauche espère une 'remontada' et veut croire à la mobilisation de l'électorat modéré qu'elle met en garde contre une entrée de l'extrême droite au gouvernement.

Avance réduite

Selon un sondage publié vendredi par le quotidien El Pais, l'avance du PP se réduirait et il ne serait plus en mesure de dégager une majorité absolue avec Vox. Ce qui ouvrirait à la voie à de nouvelles élections, sauf si l'ensemble de la gauche trouve suffisamment de soutiens du côté des indépendantistes basques et catalans pour se maintenir au pouvoir.

Pour engranger les soutiens dans cette dernière ligne droite, la gauche a multiplié vendredi les promesses, pour stimuler l'économie et réduire les inégalités, dans un pays encore marqué par une forte précarité malgré une croissance dynamique (5,5% en 2022).

Pedro Sánchez a ainsi promis la gratuité des frais d'inscription à l'université pour les étudiants réussissant leurs examens du premier coup ou celle des transports en commun jusqu'à l'âge de 24 ans - une mesure dont le coût n'a pas été précisé.

'Héritage universel'

La ministre communiste du Travail Yolanda Diaz - cheffe de file de 'Sumar' qui regroupe 15 formations de gauche radicale - a détaillé de son côté la mesure phare de son programme: une enveloppe de 20'000 euros attribuée à chaque jeune de 18 ans à 23 ans, sans conditions de ressources.

Cette somme, présentée comme un 'héritage universel', vise à réduire les inégalités de patrimoine en permettant à tous les jeunes de financer leurs études, une formation ou la création d'une entreprise. Son coût est évalué à 10 milliards d'euros et serait financé en partie par un impôt sur la fortune.

Contre la sécheresse

Lors de son déplacement à Séville, l'une des régions les plus arides du pays, Alberto Núñez Feijóo a promis de son côté un investissement massif de 44 milliards d'euros pour résoudre les problèmes croissants provoqués par le manque d'eau dans le pays.

Le 'peuple demande de l'eau avant toute autre considération', a déclaré le favori des sondages, qui a promis ces dernières semaines d''amener l'eau là où il n'y en a pas'. Jugeant possible de compenser la raréfaction des ressources par la construction de nouvelles infrastructures, il a été accusé de 'négationnisme climatique' par la gauche et les organisations écologistes.

Ces différentes promesses surviennent alors que l'Espagne, qui figure parmi les pays les plus endettés d'Europe, s'est engagée à ramener son déficit public à 3% du PIB en 2024, après 4,8% en 2022 et 3,9% attendus en 2023, afin de revenir dans les clous exigés par les traités européens.

/ATS