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Des dizaines de cas d'intoxications d'écolières encore recensés en Iran

08.04.2023 16h16

Des dizaines de cas d'intoxications d'écolières encore recensés en Iran

Une militante du Bangladesh manifeste en faveur des jeunes filles iraniennes (archives).

Photo: KEYSTONE/EPA/JAGADEESH NV

Des dizaines de jeunes filles ont été intoxiquées samedi dans plusieurs écoles à travers l'Iran, ont rapporté des médias locaux. Le pays est secoué depuis plus de quatre mois par une mystérieuse affaire d'intoxication d'écolières.

Au moins '60 élèves ont été empoisonnées (samedi) dans une école de filles de Haftkel', dans la province du Khouzestan (sud-ouest), a indiqué l'agence de presse Iribnews, citant un responsable local. Des écolières ont également été intoxiquées dans 'cinq écoles à Ardabil' (nord-ouest), selon la même source. Elles ont présenté des 'symptômes d'anxiété, d'essoufflement et des maux de tête'.

A Ourmia, chef-lieu de la province d'Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), 'un nombre indéterminé' d'élèves d'une école primaire ont aussi été affectées 'après une projection de gaz', a indiqué de son côté l'agence Ilna, sans plus de précision.

Depuis fin novembre, de nombreuses écoles, en majorité fréquentées par des filles, sont touchées par des intoxications soudaines causées par des gaz ou des substances toxiques, provoquant des malaises et des évanouissements, parfois suivis d'hospitalisations.

Des milliers de cas

Un bilan officiel du 7 mars faisait état de 'plus de 5000 élèves' intoxiquées dans plus de 230 établissements situés dans 25 provinces, sur les 31 que compte le pays. Les intoxications avaient cessé début mars après l'annonce d'une centaine d'arrestations puis avaient repris trois semaines plus tard.

Cité vendredi par la télévision d'Etat, le chef de la Commission nationale d'établissement des faits dans cette affaire, le député Hamidreza Kazemi, a déclaré que le rapport final de cet organisme serait publié 'dans deux semaines'.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait réclamé le 6 mars des 'peines sévères', allant jusqu'à la peine de mort, contre les personnes qui seraient reconnues responsables de ces empoisonnements.

Cette affaire avait commencé deux mois après le début du mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.

/ATS