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Des témoins accablent les parents de l'auteur d'une fusillade

09.02.2022 00h45

Des témoins accablent les parents de l'auteur d'une fusillade

La juge doit décider s'il existe suffisamment de preuves pour renvoyer la mère et son mari en procès.

Photo: KEYSTONE/AP/Paul Sancya

Les parents d'un adolescent américain, auteur d'une fusillade, ont négligé les signes de troubles psychiatriques et les appels à l'aide de leurs fils, ont indiqué mardi des témoins devant un juge. Le jeune de 15 ans avait abattu quatre personnes et fait six blessés.

La fusillade a eu lieu le 30 novembre dans son école d'Oxford, dans le Michigan, dans le nord des Etats-Unis d'Amérique, avec une arme que ses parents lui avait achetée quelques jours plus tôt.

Après avoir tenté de s'enfuir, les parents, âgés de 45 et 43 ans, ont été inculpés d''homicides involontaires', un chef très rarement retenu dans ce cadre. Mercredi, ils ont comparu, menottés et les jambes entravées, devant une juge du Michigan, qui doit décider s'il existe suffisamment de preuves pour les renvoyer en procès.

Pour la convaincre, les procureurs ont appelé à la barre plusieurs témoins qui, par petites touches, ont dressé un tableau accablant du couple, visiblement insensible aux nombreux signaux d'alerte envoyés par leur fils.

Il voyait des 'démons'

Un enquêteur a ainsi présenté des textos adressés par le tireur à sa mère plus de sept mois avant le drame, dans lesquels il disait entendre des bruits, voir des 'démons' et évoquait sa 'paranoïa'. 'Est-ce tu peux au moins me répondre par texto?' 'J'ai peur', lui a-t-il écrit un soir, seul à la maison.

L'analyse du téléphone de la mère montre qu'elle n'a répondu que le lendemain matin. 'Pendant ce temps-là, elle montait à cheval', a raconté un inspecteur de police en montrant des photographies prises au même moment.

La veille de la fusillade, l'école l'avait appelée, parce que le tireur avait cherché sur son téléphone des informations sur les munitions pendant les cours. 'LOL, je ne suis pas fâchée. Tu devrais juste apprendre à ne pas te faire attraper', lui avait-elle écrit.

Le lendemain, les parents étaient convoqués, parce que leur fils avait griffonné 'ma vie est inutile' ou 'du sang partout', et dessiné un pistolet et un corps ensanglanté sur son interrogation de mathématiques.

La mère avait partagé une photographie de cette copie avec son chef de service et sa professeure d'équitation, mentionnant juste passer 'une journée de merde'. Mais le couple avait laissé leur enfant au lycée, pour retourner travailler. L'adolescent avait alors sorti une arme de son sac à dos et tiré une trentaine de fois, ciblant ses camarades d'école au hasard.

/ATS