Deux explosions entendues à Kiev lundi matin
Secouristes sur le lieu d'une explosion de drone à Kiev.
Photo: KEYSTONE/EPA/VADYM SARAKHANDes frappes russes, utilisant notamment des drones kamikazes, ont fait au moins huit morts dont quatre à Kiev lundi matin, et ciblé des installations énergétiques dans plusieurs régions. Moscou affirme avoir atteint ses objectifs.
L'ennemi 'agit sournoisement, tue des civils, frappe des habitations, des infrastructures', a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le réseau social Telegram après ces frappes. (...) La terreur doit perdre, et elle perdra', a-t-il ajouté.
Il a accompagné son message de plusieurs photos du bâtiment touché à Kiev, avec un amas de décombres autour duquel s'affairaient les services de secours. Une jeune famille a notamment été touchée. Selon le maire de la capitale, Vitali Klitschko, la jeune femme tuée était enceinte de six mois.
Coupures d'électricité
L'armée russe s'est pour sa part félicitée d'avoir atteint toutes ses cibles, avec 'des armes de haute précision'. Plusieurs frappes ont visé des infrastructures cruciales de trois régions, dont la capitale, laissant 'des centaines de localités' sans électricité, a pour sa part précisé le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.
Il a mentionné 'cinq frappes de drones' de fabrication présumée iranienne sur Kiev et d''attaques au missile' sur les régions de Dnipropetrovsk (centre-est) et Soumy (nord-est). A Kiev, selon les services de secours ukrainiens, un drone kamikaze a également touché un immeuble administratif de neuf étages.
Une série d'explosions a été entendue au petit matin dans la capitale, et les sirènes d'alerte aérienne avaient retenti peu avant la première déflagration. Un journaliste de l'AFP a vu l'un de ces drones kamikazes frapper un immeuble, alors que deux policiers tentaient de l'abattre en pleine ville avec leurs armes de service.
Missiles de croisière
Dans la région de Soumy, c'est un bâtiment administratif qui a été détruit par une frappe de missile visant un transformateur électrique. Peu après la mi-journée, le bilan était de quatre morts et 3 personnes sorties vivantes des décombres.
L'opérateur ukrainien du nucléaire Energoatom a indiqué que la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), au centre de toutes les inquiétudes depuis plusieurs mois, avait de dû être alimentée par ses générateurs diesel de secours pour refroidir ses réacteurs, après avoir été déconnectée du réseau par des bombardements russes.
L'Iran fournisseur?
Kiev a demandé à l'UE d'imposer plus de sanctions à l'Iran, qui nie avoir fourni des drones tueurs à la Russie pour son offensive contre l'Ukraine.
'L'Iran est responsable du meurtre d'Ukrainiens. Ce pays qui opprime son propre peuple fournit désormais des armes monstrueuses pour des meurtres de masse au coeur de l'Europe', a dénoncé Mykhailo Podolyak, conseiller de la présidence ukrainienne. Dans le sud du pays, l'armée avait précédemment indiqué avoir abattu dans la nuit de dimanche à lundi 26 drones iraniens Shahed-136. Téhéran a nié avoir vendu des armes aux belligérants.
L'UE augmente son aide
Le chef du cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, a appelé les alliés occidentaux à fournir 'plus d'armes pour défendre le ciel et détruire l'ennemi'. 'L'UE augmente son aide militaire à l'Ukraine à 3,1 milliards d'euros et lance une mission de formation militaire pour nos soldats', s'est-il félicité.
La rehausse de l'aide militaire européenne et la formation qui devrait concerner 15'000 soldats ukrainiens, était au menu lundi d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg, avec la participation à distance de leur homologue ukrainien Dmytro Kuleba.
Le 10 octobre, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois avaient fait au moins 19 morts et 105 blessés. Les alliés occidentaux de l'Ukraine lui avaient alors promis plus de système de défense anti-aériens.
Recul des Russes sur le front
La Russie est sur la défensive sur l'essentiel du front en Ukraine, reculant depuis le mois de septembre aussi bien dans le nord, que l'est et le sud. Le seul tronçon où les forces russes avancent encore est la zone de la ville de Bakhmout (est) que Moscou tente de prendre depuis l'été.
Pour tenter d'inverser la tendance, Vladimir Poutine a ordonné fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes. Les centres de mobilisation militaires de Moscou, ouverts depuis près d'un mois, devaient fermer lundi, selon son maire Sergueï Sobianine, estimant que la capitale russe avait recruté son quota d'hommes envoyés pour combattre en Ukraine.
L'Otan a pour sa part entamé lundi un exercice militaire qualifié de 'routine' pour tester son dispositif de dissuasion nucléaire en Europe, dans un contexte de tensions exacerbé par la menace russe de recourir à l'arme atomique en Ukraine.
/ATS