Deuxième jour de conclave et d'attente de la fumée blanche au Vatican
Aucun pape n'a encore pu être élu par le conclave (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/Michael SohnLes cardinaux chargés d'élire le nouveau pape tiennent jeudi leur deuxième jour de conclave au Vatican. Fidèles et curieux ont afflué dans la matinée sur la place Saint-Pierre pour surveiller la cheminée d'où sortira la fameuse fumée annonciatrice du résultat du vote.
"C'est exceptionnel, on ne vit ça qu'une fois dans sa vie, je ne pense pas que j'aurai la chance de connaître un événement pareil de nouveau", affirme à l'AFP Paul O'Flynn, 72 ans, un Irlandais venu de New York, qui cherche à localiser au loin la fine cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.
Paolo Cabrera, 40 ans, en lune de miel avec sa femme Cynthia, est prêt à passer toute la journée sur la place Saint-Pierre "pour voir la fumée blanche". "En tant que Philippins, nous aimerions voir le cardinal (Luis Antonio) Tagle (élu) bien sûr, mais n'importe qui nommé par Dieu et nous serons heureux!", affirme-t-il.
Quatre votes jeudi
Les 133 cardinaux électeurs, coupés du monde, devaient entamer leur réunion vers 09h00, avec deux votes programmés le matin et deux autres l'après-midi.
Mercredi soir ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur un nom, lors de l'unique tour de scrutin organisé après le début du conclave. Un scénario attendu, le premier tour servant surtout à jauger les forces en présence, mais qui a suscité la déception des milliers de fidèles ayant patienté plus de trois heures sur la place.
Si un nom recueille une majorité des deux tiers, soit 89 voix, le monde en sera immédiatement informé grâce à une fumée blanche qui s'échappera de la cheminée. Dans le cas contraire, une fumée noire sera émise tous les deux tours de scrutin - c'est-à-dire vers 12h00 et vers 19h00. En fin de matinée, aucune fumée n'était apparue.
"Compromis"
La durée du conclave est difficilement prévisible, mais à titre de comparaison il avait fallu deux jours pour élire Benoît XVI en 2005 et François en 2013. Avec un nombre d'électeurs record venus de quelque 70 pays dont quinze sont représentés pour la première fois, comme Haïti ou le Cap-Vert, ce conclave s'annonce particulièrement ouvert.
"Les alliances se créent, se mélangent et se défont", assure jeudi le quotidien italien Corriere della Sera, tandis que Il Messaggero titre sur des cardinaux "à la recherche d'un souverain pontife d'union".
Dans ce qu'il qualifie de "référendum" sur l'Italien Pietro Parolin, La Stampa estime pour sa part que "les premiers votes au conclave deviennent un décompte sur le secrétaire d'Etat. Si les scrutins se prolongent au-delà de demain (vendredi), il faudra que des candidats de compromis concilient progressistes et conservateurs".
Les paris en ligne vont bon train sur l'identité du futur souverain pontife: des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par le Français Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les "papabili".