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En mai, la chaleur est restée la norme

11.06.2025 04h48

En mai, la chaleur est restée la norme

Une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines le Danemark et les Pays-Bas (cliché symbolique/Keystone acrhives).

Photo: KEYSTONE/DPA/MARTIN GERTEN

La chaleur est restée la nouvelle norme dans le monde en mai, aussi bien sur terre que sur les mers. Même s'il est repassé sous le seuil de 1,5 degré de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle, le mois de mai a été le deuxième le plus chaud dans le monde.

Il arrive juste derrière celui de 2024, selon l'observatoire européen Copernicus. Mai 2025 a été marqué par une température moyenne de 15,79 degrés Celsius, soit 0,12 degré plus frais que le record enregistré il y a un an mais légèrement plus chaud que mai 2020, qui se classe troisième.

Idem pour les océans: avec 20,79 degrés en surface, le mois est aussi le deuxième plus chaud de l'histoire récente, derrière mai 2024. Mais ces températures sont restées 'inhabituellement élevées' dans nombre de mers ou de bassins océaniques, observe Copernicus.

'De larges zones dans le nord-est de l'Atlantique nord, qui ont connu des canicules marines, ont enregistré des températures de surface record pour le mois. La plupart de la mer Méditerranée était beaucoup plus chaude que la moyenne', observent les experts.

La santé des océans est au coeur de la troisième conférence de l'ONU qui leur est dédiée (UNOC) et se tient actuellement à Nice.

Les épisodes de canicule marine peuvent entraîner des migrations et des épisodes de mortalité massive d'espèces, dégrader les écosystèmes, mais aussi réduire la capacité des couches océaniques à se mélanger entre le fond et la surface, entravant ainsi la distribution des nutriments.

Ouragans et tempêtes

Les océans, qui recouvrent 70% de la surface du globe, agissent aussi comme un régulateur majeur du climat terrestre. Des eaux plus chaudes entraînent des ouragans et des tempêtes plus violentes, avec leur cortège de destructions et d'inondations.

Copernicus note que le printemps a été très contrasté en Europe en termes de pluies. 'Certaines parties de l'Europe ont connu leurs plus bas niveaux de précipitations et d'humidité des sols depuis au moins 1979', notent les experts.

Le printemps a battu plusieurs records climatiques au Royaume-Uni et une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe aussi depuis plusieurs semaines le Danemark et les Pays-Bas, faisant craindre pour les rendements agricoles et les réserves en eau.

Le mois dernier s'est inscrit 1,4 degré au-dessus de la moyenne des années 1850-1900, qui correspondent à l'ère préindustrielle, avant que l'utilisation massive des énergies fossiles ne réchauffe durablement le climat.

'Mai 2025 interrompt une longue séquence inédite de mois supérieurs à 1,5 degré' de réchauffement, souligne Carlo Buontempo, directeur du service du changement climatique de Copernicus (C3S): 21 mois sur 22 avaient auparavant franchi ce seuil symbolique, qui marque l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

'Bref répit'

'Cela offre peut-être un bref répit pour la planète, mais on s'attend bien à ce que le seuil de 1,5 degré soit franchi de nouveau dans un avenir proche en raison du réchauffement continu du système climatique', a-t-il souligné.

Sur une période de douze mois (juin 2024-mai 2025), le réchauffement atteint 1,57 degré par rapport à l'ère préindustrielle.

Les températures évoquées dans l'accord de Paris de 2015 s'entendent toutefois sur de longues périodes, typiquement en moyenne sur 20 ans, permettant de lisser la variabilité naturelle d'une année sur l'autre. Les scientifiques considèrent que le climat actuel est réchauffé d'au moins 1,3 degré en moyenne.

Mais les scientifiques du GIEC, les experts mandatés par l'ONU, prévoient qu'il y ait une chance sur deux de constater dès 2030-2035 que le climat est réchauffé de 1,5 degré en moyenne.

Les scientifiques soulignent l'importance de contenir le plus possible le réchauffement climatique, chaque fraction de degré supplémentaire entraînant plus de risques comme les vagues de chaleur ou la destruction de la vie marine.

Contenir le réchauffement à 1,5 degré plutôt qu'à 2 degrés permettrait ainsi de limiter significativement ses conséquences les plus catastrophiques, selon le GIEC.

/ATS