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Finlande et Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion à l'Otan

18.05.2022 08h25

Finlande et Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion à l'Otan

"C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays.

Photo: KEYSTONE/AP Pool Reuters/EVELYN HOCKSTEIN

La Finlande et la Suède ont soumis mercredi leurs demandes d'adhésion à l'Otan, mais l'opposition d'Ankara à ce projet a contraint l'Alliance à des consultations. Joe Biden salue et soutient lui 'avec force les candidatures historiques de Stockholm et Helsinki'.

'C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité', a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays. 'Nous espérons conclure rapidement' le processus, a-t-il ajouté.

Mais la Turquie a douché cet espoir en refusant mercredi l'ouverture des pourparlers d'adhésion, selon les mêmes sources.

Ankara ralentit la procédure en bloquant la première étape. Si la Turquie n'obtient pas satisfaction pour ses demandes, elle peut fermer la porte de l'Alliance aux deux pays nordiques à deux occasions: en refusant de signer les protocoles d'adhésion ou en refusant de les ratifier. L'unanimité des 30 membres de l'Alliance est impérative pour chacune des étapes.

'A l'Otan on trouve toujours des solutions'

'Tout est possible', a confié un diplomate européen. 'Mais à l'Otan on trouve toujours des solutions', a -t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait vouloir porter le sujet au sommet de l'Otan organisé à Madrid les 29 et 30 juin. 'J'espère que les alliés entendront nos inquiétudes et nous soutiendront', a-t-il expliqué mercredi.

PKK

Ankara accuse la Suède d'être 'la pépinière d'organisations terroristes' comme le PKK kurde et reproche aux deux pays nordiques de ne pas approuver les demandes d'extradition de personnes accusées d'être des terroristes ainsi que d'avoir gelé des exportations d'armes vers la Turquie.

La Turquie avait bloqué en début de semaine une déclaration de l'Otan favorable aux adhésions des deux pays, a-t-on appris de source diplomatique.

Etats-Unis vigilants

Le blocage turc prive la Finlande et la Suède de la protection assurée par l'Otan à tous ses membres en cas d'agression. 'Les intérêts de sécurité de tous les alliés doivent être pris en compte et nous sommes déterminés à examiner toutes les questions et à parvenir rapidement à des conclusions', a toutefois assuré Jens Stoltenberg.

'Pendant que leurs demandes d'adhésion à l'Otan sont examinées, les Etats-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune, et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression', a affirmé de son côté Joe Biden.

Le président démocrate, qui recevra jeudi la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö à la Maison Blanche, se dit 'impatient de travailler avec le Congrès américain et avec nos alliés de l'Otan pour faire rapidement entrer la Finlande et la Suède dans la plus solide alliance de défense de l'histoire'.

Historiquement non alignées, la Suède et la Finlande ont opéré un revirement depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a également fait basculer leurs opinions publiques, auparavant réticentes à rejoindre l'Otan. A l'exception d'Ankara, leurs candidatures ont été reçues avec enthousiasme par les autres pays membres.

Jake Sullivan optimiste

A Washington, le conseiller de Joe Biden pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, s'est montré 'très optimiste'. 'Nous sommes confiants' quant 'à la possibilité de répondre aux inquiétudes de la Turquie', a-t-il déclaré devant la presse à la Maison Blanche.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a dans la soirée qualifié 'd'extrêmement positive' sa rencontre avec son homologue américain Anthony Blinken à New York. 'Blinken a assuré que les Etats-Unis vont transmettre les messages nécessaires pour dissiper les préoccupations de la Turquie', a affirmé M. Cavusoglu.

/ATS