Frappes de l'aviation israélienne près de Damas
L'armée israélienne a indiqué avoir frappé 50 cibles dans la région de Khan Younès (sud), dont la population fuyait la ville.
Photo: KEYSTONE/AP/Fatima ShbairL'armée israélienne bombardait samedi la bande de Gaza où le bilan des victimes continuait de s'alourdir. L'Etat hébreu a déploré une 'impasse' dans les négociations avec le Hamas au lendemain de l'expiration d'une trêve avec le mouvement islamiste palestinien.
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont par ailleurs annoncé avoir tiré samedi 'des barrages de roquettes' visant plusieurs villes d'Israël, notamment Tel-Aviv, sans faire de victimes. Un porte-parole de l'armée israélienne a fait état de 'plus de 250 roquettes', dont la vaste majorité n'a pas réussi à atteindre sa destination'.
L'armée israélienne a indiqué avoir frappé 'plus de 400 cibles' dans le territoire palestinien depuis la reprise des hostilités vendredi matin, dont 50 dans la région de Khan Younès (sud), où la morgue du principal hôpital était engorgée, selon un correspondant de l'AFP. Le ministère de la Santé du Hamas fait désormais état d'un bilan de plus de 240 morts et 650 blessés depuis la fin de la trêve vendredi.
'Redoubler d'efforts'
Israël et le Hamas se renvoient la responsabilité de la fin de la trêve, qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'accélération de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Le mouvement islamiste a affirmé avoir 'proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées' parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de captifs 'morts dans les bombardements israéliens'. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a accusé d'avoir 'violé l'accord' et 'tiré des roquettes' vers Israël.
Depuis la conférence sur le climat COP28 à Dubaï, le président français Emmanuel Macron a par ailleurs jugé samedi que l'objectif d'Israël d'une 'destruction totale du Hamas' devait être 'précisé', car il risquait d'engendrer 'dix ans' de guerre.
Il a appelé à 'redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable'. Selon lui, la 'sécurité durable' d'Israël ne pourra être garantie si elle 'se fait au prix des vies palestiniennes, et donc du ressentiment de toutes les opinions publiques dans la région'.
Poursuite de la guerre
Benjamin Netanyahu a toutefois répété samedi soir que son pays poursuivrait sa guerre contre le Hamas jusqu'à ce que 'tous ses objectifs soient atteints', y compris la destruction du mouvement islamiste et la libération de tous les otages.
'Nous ne pouvons pas atteindre ces objectifs sans poursuivre les opérations au sol' qui 'ont été essentielles pour parvenir aux résultats jusqu'ici', a-t-il ajouté, durant sa première conférence de presse depuis la fin de la trêve.
Combattants pro-Iran tués
Au-delà de Gaza, l'armée israélienne a indiqué que des soldats avaient tué un homme à un barrage près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, après qu'il 'a sorti un couteau et a commencé à avancer vers eux'.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a par ailleurs mené des frappes en Syrie, près de Damas, contre des sites appartenant au Hezbollah libanais. Quatre combattants, dont deux membres des Gardiens de la Révolution iraniens, ont été tués. L'armée israélienne n'a pas commenté.
Les affrontements à la frontière avec le Liban avaient repris vendredi. Le Hezbollah, allié du Hamas, a déploré la mort de deux de ses membres dans des bombardements israéliens dans le sud, où un civil a également été tué.
Camions d'aide
Samedi, la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell, s'est alarmée de l''intensité' des combats depuis la fin de la trêve, craignant 'que des centaines d'enfants de plus (soient) tués et blessés chaque jour'.
D'autant que l'aide humanitaire, très insuffisante selon l'ONU, a de nouveau été fortement restreinte par la reprise des combats. Samedi, le Croissant-Rouge palestinien a toutefois indiqué avoir réceptionné les premiers 'camions d'aide' depuis la fin du cessez-le-feu temporaire, via le terminal égyptien de Rafah, poste-frontière avec Gaza. L'organisation a également alerté sur un risque de famine 'immédiat' pour les Gazaouis.
Libérer les otages
En Israël, des centaines de personnes ont manifesté samedi à Tel-Aviv pour demander la libération des 137 personnes encore détenues à Gaza par le Hamas et d'autres groupes. Beaucoup portaient des posters avec les photos des captifs.
Quatre ex-prisonnières du Hamas et ses affiliés se sont adressées par retransmission vidéo à la foule. Elles ont raconté la peur, la faim, le manque de sommeil pendant leur captivité. 'Nos filles ont vu des choses que des enfants de cet âge, ou de tout âge, ne doivent pas voir', a notamment déclaré Danielle Aloni, 45 ans, relâchée le 24 novembre avec sa fille de cinq ans.
Elena Trupanov, relâchée mercredi et qui se trouvait au rassemblement de Tel-Aviv, a plaidé: 'nous devons ramener mon Sasha et le reste' des détenus, a-t-elle dit en évoquant son fils, toujours prisonnier.
Cent dix otages ont été relâchés depuis le début du conflit, dont 105 pendant la trêve, en majorité des femmes et des mineurs, selon les autorités israéliennes.
/ATS