Gaza: membres de l'organisation humanitaire GHF tués par le Hamas
Un Palestinien porte un sac contenant de la nourriture et de l'aide humanitaire livrée par la Fondation humanitaire de Gaza.
Photo: KEYSTONE/AP/Abdel Kareem HanaIsraël a accusé jeudi le Hamas d''instrumentaliser la souffrance à Gaza', après l'annonce par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, de la mort de huit de ses employés tués selon elle par le mouvement islamiste palestinien.
La distribution de nourriture et de produits de base dans la bande de Gaza, soumise à un blocus par Israël et ravagée par plus de vingt mois de guerre, est devenue de plus en plus difficile et périlleuse dans le territoire palestinien, menacé de famine selon l'ONU.
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a affirmé qu'un bus transportant son personnel vers un site de distribution près de la ville de Khan Younès (sud) avait été 'violemment attaqué par le Hamas' vers 22h00 (21h00 en Suisse) mercredi, tuant au moins huit travailleurs humanitaires palestiniens, selon le dernier bilan.
La Défense civile de Gaza a affirmé pour sa part que 29 personnes avaient été tuées jeudi en attendant de l'aide humanitaire dans l'ensemble du territoire palestinien.
'Le Hamas instrumentalise la souffrance à Gaza: il prive la population de nourriture, prend pour cible ceux qui aident à sauver des vies et abandonne son propre peuple', a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur son compte X.
Contacté par l'AFP après l'accusation de la GHF, le bureau des médias du gouvernement du Hamas à Gaza a qualifié cette organisation de 'machine ignoble' au service de l'armée israélienne, utilisée pour 'attirer les civils dans des pièges mortels'. Il n'a pas commenté l'accusation de la GHF.
Internet coupé
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain en guerre, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations en provenance du territoire, notamment les bilans des morts rapportés par la Défense civile ou la GHF.
Cette organisation au financement opaque est déployée depuis fin mai dans le territoire palestinien assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. L'ONU refuse de travailler avec elle faute de garanties sur sa neutralité.
Dans la bande de Gaza, l'hôpital Al-Awda du camp de Nousseirat (centre) a dit jeudi avoir reçu des dizaines de personnes tuées ou blessées en attendant de l'aide humanitaire.
L'armée israélienne a intensifié le 17 mai son offensive à Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de l'ensemble du petit territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.
Jeudi, le ministère palestinien des Télécommunications a affirmé que les réseaux de téléphonie et internet étaient coupés dans l'ensemble de la bande de Gaza, en raison d'une 'attaque sur la dernière ligne principale de fibre optique encore en service', qu'il a imputée à Israël.
Le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, a indiqué jeudi dans un communiqué qu''il ne s'agissait pas d'une panne de routine, mais d'une défaillance totale de l'infrastructure numérique de Gaza', que les services d'urgence étaient coupés et que les civils n'avaient pas accès à l'aide vitale.
L'Assemblée générale de l'ONU doit discuter jeudi d'un projet de résolution non contraignante exigeant 'un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent' à Gaza ainsi que la libération des otages encore retenus dans le territoire.
Expulsés par Israël
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, fait face à une pression internationale accrue pour mettre fin à la guerre à Gaza et rouvrir les vannes humanitaires au profit des quelque 2,4 millions d'habitants.
Pour tenter de 'briser le blocus israélien', 12 passagers du voilier Madleen partis d'Italie le 1er juin pour rejoindre la bande de Gaza ont été arrêtés lundi par Israël à environ 185 kilomètres de la côte de Gaza, puis placé dans un centre de rétention en Israël.
Jeudi, six passagers du bateau parmi lesquels l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan ont été expulsés par Israël. Deux Français doivent l'être vendredi, et les quatre autre membres du groupe incluant la Suédoise Greta Thunberg l'ont été plus tôt dans la semaine.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Plus de 55'207 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
/ATS