Il faut connaître toute l'histoire, « le bien comme le mal » (Biden)
"On ne peut pas choisir d'apprendre que ce que l'on veut savoir", a lancé le président américain, alors qu'un débat fait rage sur l'enseignement du passé esclavagiste et ségrégationniste dans les écoles du pays.
Photo: KEYSTONE/AP/Julie BennettJoe Biden a insisté dimanche sur l'importance de connaître l'histoire américaine dans son intégralité, 'le bien comme le mal', en commémorant la répression brutale il y a 58 ans d'une marche pour les droits civiques.
'L'histoire importe', a lancé le président démocrate lors d'un discours devant le pont Edmund Pettus à Selma, dans l'Etat d'Alabama (sud), où des centaines de militants pacifistes ont été violemment réprimés par la police le 7 mars 1965.
Ce 'dimanche sanglant' avait traumatisé les Etats-Unis et avait abouti quelques mois plus tard au Voting Rights Act, une loi fédérale garantissant l'accès au droit de vote pour tous. Ces manifestants 'ont forcé l'Amérique à faire face à la vérité et à agir', a déclaré Joe Biden en accusant l'opposition de vouloir, aujourd'hui, 'dissimuler la vérité' historique.
'On ne peut pas choisir d'apprendre que ce que l'on veut savoir', a-t-il lancé, alors qu'un débat fait rage sur l'enseignement du passé esclavagiste et ségrégationniste dans les écoles du pays. 'On doit tout savoir, le bien comme le mal', a-t-il martelé.
Cours interdits
Plusieurs Etats conservateurs ont adopté depuis 2020 des lois pour interdire d'enseigner la 'théorie critique de la race', un concept universitaire devenu une formule attrape-tout pour les programmes de sensibilisation au racisme. Le gouverneur de Floride Ron de Santis, qui nourrit des ambitions présidentielles, a défendu récemment l'interdiction d'un cours au lycée sur l'histoire afro-américaine, accusé d''endoctriner' les jeunes.
Dans son discours, Joe Biden a également appelé à rester 'vigilant' sur le droit de vote menacé selon lui par la Cour suprême, qui a en partie détricoté le Voting Rights Act, ainsi que par des 'dizaines de lois' restrictives adoptées dans les Etats conservateurs.
Le président de 80 ans, dont la carrière politique a reposé en grande partie sur le soutien des électeurs afro-américains, a exhorté le Congrès à adopter une grande réforme électorale, bloquée par les élus républicains. Sans grande chance d'être entendu.
/ATS