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Incident raciste à l'Assemblée nationale: séance interrompue

03.11.2022 17h30

Incident raciste à l'Assemblée nationale: séance interrompue

L'insulte semble être provenue des rangs du RN.

Photo: KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON

Un incident raciste a entraîné jeudi l'interruption de la séance à l'Assemblée nationale française. Alors que le député LFI Carlos Martens Bilongo s'exprimait, la phrase 'qu'ils retournent en Afrique' ou 'qu'il retourne en Afrique' a été entendue dans l'hémicycle.

Plusieurs parlementaires ont entendu le député RN Grégoire de Fournas la prononcer. Après quelques minutes de confusion, la présidente de l'Assemblée a mis fin à la séance 'compte tenu de la gravité des faits' et de 'l'émotion légitime' à l'Assemblée.

Le groupe RN affirme que le député de Gironde parlait du bateau transportant les migrants en Europe, sujet mentionné dans sa question, et pas de M. Martens Bilongo lui-même. 'C'est plutôt une manipulation pas très classe de LFI', estime Sébastien Chenu, vice-président RN de l'Assemblée.

Je 'ne parlais pas' de mon collègue mais 'du bateau passeur de migrants', a renchéri M. de Fournas. 'Nous sommes en face d'une manipulation de La France insoumise qui cherche à dénaturer mes propos pour me faire tenir des propos dégueulasses vis-à-vis d'un collègue député français de la nation qui a la même légitimité que moi sur ces bancs'.

Attente de sanctions

'Le racisme n'a pas sa place dans notre démocratie', a réagi la première ministre Elisabeth Borne, en indiquant que 'naturellement', le bureau de l'Assemblée nationale 'devra prendre des sanctions'.

'Aujourd'hui l'extrême droite a montré son vrai visage', a estimé de son côté la présidente du groupe insoumis à l'Assemblée Mathilde Panot.

Dans le camp présidentiel, le groupe Renaissance 'ne siégera pas' avant une sanction lourde contre le député RN, a indiqué son vice-président Sylvain Maillard.

Le sujet sera au menu du prochain bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale, avancé à vendredi.

De source parlementaire, le député concerné est passible d'une 'censure simple', soit la privation pendant un mois de la moitié de l'indemnité parlementaire ou d'une 'censure avec exclusion temporaire', c'est-à-dire la privation pendant deux mois de la moitié de l'indemnité allouée au député avec interdiction de prendre part aux travaux de l'Assemblée et de reparaître au Palais Bourbon pendant quinze jours.

/ATS