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Israël affirme avoir tué le chef présumé du Hamas à Gaza

28.05.2025 15h47

Israël affirme avoir tué le chef présumé du Hamas à Gaza

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que le chef du Hamas avait été tué par Israël.

Photo: KEYSTONE/AP/Ronen Zvulun

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

L'émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a affirmé à Washington avoir 'un très bon ressenti' sur la possibilité de parvenir à 'un cessez-le-feu temporaire à Gaza et une solution à long terme'.

'Nous sommes sur le point d'envoyer une nouvelle proposition qui sera, nous l'espérons, livrée plus tard aujourd'hui', a-t-il déclaré, alors que la guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour.

Ses services avaient affirmé la veille que le mouvement islamiste palestinien avait décliné une précédente offre de cessez-le-feu.

'Nous avons chassé les terroristes de notre territoire, pénétré de force dans la bande de Gaza, éliminé des dizaines de milliers de terroristes, éliminé (...) Mohammed Sinouar', a-t-il déclaré lors d'une session au Parlement.

L'armée israélienne avait annoncé avoir frappé le 13 mai 'un centre de commandement et de contrôle du Hamas situé dans une infrastructure souterraine terroriste, sous l'hôpital européen de Khan Younès', dans le sud de la bande de Gaza.

Selon des médias israéliens, cette frappe visait en fait Mohammed Sinouar, frère de Yahya Sinouar, ex-chef suprême du Hamas tué par l'armée israélienne en octobre 2024 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Yahya Sinouar est considéré comme le principal architecte de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Selon les experts du mouvement islamiste, Mohammed Sinouar dirigeait la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, considérées, au même titre que leur mouvement politique, comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

'Indigne et dangereux'

L'annonce intervient après qu'un haut responsable de l'ONU a jugé indigne le nouveau système d'aide mis en place par Israël dans le territoire palestinien, après une distribution chaotique ayant fait 47 blessés la veille.

L'armée israélienne a démenti mercredi avoir ouvert le feu sur la foule en marge de cette distribution à Rafah (sud), dans un nouveau centre tenu par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée créée avec le soutien d'Israël et des Etats-Unis.

L'opération a tourné au chaos lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur le site, selon des journalistes de l'AFP.

'Environ 47 personnes ont été blessées', 'la plupart par balles', et 'les tirs provenaient de l'armée israélienne', a affirmé mercredi Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

L'armée israélienne a elle fait état de 'tirs de sommation en l'air' effectués par ses soldats 'dans la zone à l'extérieur' du centre géré par la GHF, 'en aucun cas vers les gens'.

La GHF a également démenti tout tir en direction de la foule, indiquant avoir ouvert un nouveau site de distribution qui a fonctionné 'sans incident'. L'organisation se targue d'avoir acheminé huit camions d'aide et distribué plus de 840'000 repas mercredi.

'C'était chaotique, indigne et dangereux', a commenté le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Ce responsable - dont l'agence est accusée par Israël d'être une 'organisation terroriste' liée au Hamas - a qualifié de 'distraction par rapport aux atrocités' le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d'aide à une société privée.

Les Palestiniens de Gaza méritent 'plus que de survivre', a lancé pour sa part Sigrid Kaag, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient devant le Conseil de sécurité.

Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l'aide imposé à la bande de Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher ses derniers otages. Depuis, Israël a dit avoir autorisé le passage de plusieurs centaines de camions humanitaires à entrer.

La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir apparent dans l'immédiat de trêve ni de libération des otages détenus depuis le 7-Octobre.

Soutien aux otages

Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 16 personnes tuées par des frappes israéliennes mercredi.

A l'appel du Forum des familles, principale organisation israélienne plaidant pour un cessez-le-feu et la libération des otages, des centaines de personnes se sont réunis à des carrefours en Israël à 06h29 (05h29 en Suisse), heure du début de l'attaque du Hamas.

Des pancartes portant le chiffre 600 ont été placées le long des routes et des manifestants ont bloqué la principale autoroute urbaine de Tel-Aviv.

'Je veux que vous sachiez que lorsqu'Israël torpille des accords, il le fait au détriment des otages. Leurs conditions s'aggravent immédiatement, la nourriture diminue, la pression augmente et les bombardements et les actions militaires ne les sauvent pas, ils mettent leur vie en danger', a dit l'ancienne otage Arbel Yehud, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54'084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

/ATS