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Israël bombarde le quartier du palais présidentiel à Damas

02.05.2025 04h38

Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, après un bombardement israélien près du palais présidentiel à Damas un peu plus tôt. Ces nouveaux raids sont 'les plus violents' en 2025, selon une ONG.

L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un 'civil' avait été tué. L'armée israélienne a confirmé de son côté avoir visé des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.

'Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des entrepôts et des sites militaires à Deraa, près de Damas et dans les régions d'Hama et de Lattaquié', a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette ONG disposant d'un vaste réseau de source dans le pays en guerre a estimé qu'elles étaient 'les plus violentes depuis le début de l'année'.

Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu le vrombissement des avions et plusieurs détonations. L'agence de presse syrienne Sana, qui avait rapporté plusieurs actions près de Damas et à travers le pays, a précisé qu''un civil a été tué dans les frappes de l'aviation israélienne aux abords d'Harasta, près de Damas'.

Avertissement

Depuis la chute du président syrien Bachar al-Assad en décembre, Israël, qui considère les nouvelles autorités avec méfiance, a mené des centaines d'attaques contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir empêcher que des armes ne tombent entre les mains des nouvelles autorités qu'il qualifie de 'djihadistes'. Israël a également envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan.

Vendredi à l'aube, Israël avait annoncé avoir bombardé près du palais présidentiel, en guise d'avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de la Syrie. La présidence syrienne a qualifié cette opération de 'dangereuse escalade', qui a aussi été condamnée par le secrétaire général de l'ONU António Guterres.

Elle est survenue après des violences confessionnelles en début de semaine entre des groupes armés liés au pouvoir syrien et des combattants druzes, qui ont fait plus de 100 morts près de Damas et dans le sud, voisin d'Israël, selon l'OSDH.

Selon l'analyste indépendant Michael Horowitz, Israël 'espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain'.

'Terrain de jeu'

'C'est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces [syriennes] soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze', ont affirmé le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la défense, Israël Katz.

Le Qatar a fustigé une 'agression flagrante contre la souveraineté' de la Syrie et l'Arabie saoudite a 'réaffirmé son rejet catégorique des agressions israéliennes sapant la stabilité' de la Syrie.

'La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales', a mis en garde l'Allemagne, appelant le nouveau pouvoir syrien à assurer 'la protection de la population civile' et 'tous les acteurs' à 'la plus grande retenue'.

Depuis l'arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d'une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté ésotérique, issue d'une branche de l'islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban.

L'OSDH a également fait état vendredi de quatre combattants druzes tués dans la journée dans une frappe de drone dans la province de Soueïda, bastion de la minorité druze dans le sud, sans en préciser l'origine.

Lundi et mardi, des violences à Jaramana, en banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, ont fait 102 morts dans les deux camps, selon l'OSDH.

Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d'un message audiophonique attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, a dénoncé une 'campagne génocidaire' visant des 'civils' de sa communauté.

/ATS