Israël dit avoir tué des « terroristes » sous une mosquée à Jénine
Selon l'armée israélienne, les militants du Hamas et du Djihad islamique s'abritaient dans un souterrain de la mosquée Al-Ansar de Jénine en Cisjordanie occupée (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEHLe président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sont tombés d'accord pour un 'flux continu' d'aide vers la bande de Gaza. De nouveaux convois sont entrés dimanche. Mais Israël a intensifié ses bombardements dans ce territoire.
M. Biden et le Premier ministre israélien, lors d'une conversation téléphonique, ont 'affirmé qu'il y aurait dorénavant un flux continu dans Gaza de cette assistance cruciale', insiste la présidence américaine. Le chef d'Etat américain a aussi discuté dimanche séparément dans un appel avec le président français Emmanuel Macron, de même qu'avec les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, italien Giorgia Meloni, britannique Rishi Sunak et canadien Justin Trudeau.
Aussi dimanche, 17 camions d'aide sont entrés dans la bande de Gaza depuis l'Egypte par le terminal de Rafah, seul point de passage du territoire qui ne soit pas contrôlé par Israël. Un premier convoi de 20 véhicules était arrivé la veille. Mais selon l'ONU, il faut au moins 100 camions par jour pour répondre aux besoins de la population.
Egalement dimanche après-midi, six camions-citernes ont acheminé du carburant, considéré comme important pour le territoire. Près de 1,5 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début du conflit et la situation humanitaire dans le territoire est 'catastrophique'. Des cas de varicelle, de gale et de diarrhée en raison du manque d'eau potable ont été signalés par les organisations humanitaires.
Depuis près de deux semaines, la bande de Gaza est placée en état de 'siège complet' par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture. Depuis le 15 octobre, l'Etat hébreu appelle quotidiennement les civils du nord du territoire à fuir vers le sud pour se mettre à l'abri. Mais les frappes se poursuivent aussi dans le sud.
Dans la ville de Khan Younès, 13 personnes ont été tuées et 60 blessées dimanche dans un bombardement sur un immeuble abritant un café et des magasins, selon le Hamas. 'Nous avons accru nos attaques' dans la bande de Gaza, avait déclaré auparavant un porte-parole de l'armée israélienne, le général Daniel Hagari. Il avait affirmé que 'des dizaines' de combattants du Hamas avaient été tués.
Plusieurs dizaines de tués
Des frappes ont notamment visé la ville de Rafah, dans le sud, proche de la frontière avec l'Egypte, et la ville de Gaza, dans le nord, selon des journalistes de l'AFP. Selon le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, au moins 80 personnes ont été tuées.
Autre foyer de tension, le nord d'Israël, où les échanges de tirs se multiplient entre l'armée et le Hezbollah pro-iranien, allié du groupe radical palestinien dans le sud du Liban. Tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d'autre.
Le Hezbollah ferait 'l'erreur de sa vie' en entrant en guerre contre Israël, a averti dimanche Benjamin Netanyahu. Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son territoire, Israël s'est juré 'd'anéantir' le mouvement islamiste palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Après les attaques perpétrées par celui-ci qui ont fait près de 1500 victimes en Israël, au moins 4651 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, selon le ministère de la santé du Hamas. Et 29 employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) sont morts depuis le 7 octobre, selon l'organisation.
L'armée israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de ce territoire pauvre et exigu où vivent 2,4 millions de Palestiniens. Une opération terrestre s'annonce périlleuse dans ce territoire surpeuplé, truffé de pièges mortels et de tunnels. Les combattants du Hamas aguerris retiennent 212 otages israéliens ou étrangers, selon l'armée israélienne.
Tension avec l'Iran
'Gaza est complexe, Gaza est densément peuplé, l'ennemi y prépare beaucoup de choses, mais nous nous préparons aussi pour lui', a prévenu le chef d'état-major israélien. Dimanche, des fidèles se sont rassemblés à Revivim, dans le sud d'Israël, pour les funérailles de neuf personnes tuées le 7 octobre dans le kibboutz de Beeri. Les commandos du Hamas avaient massacré au moins 100 personnes durant cette attaque qui a traumatisé le pays.
Plus largement, 'aujourd'hui, la région est comme une poudrière', a déclaré de son côté le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Il a mis en garde les Etats-Unis et le gouvernement israélien contre une situation 'incontrôlable'.
Face aux 'escalades de l'Iran et de ses forces affiliées', le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin avait annoncé samedi le déploiement de plusieurs systèmes de défense antimissiles 'à travers la région'. De même que le placement en état de 'pré-déploiement' de moyens militaires supplémentaires.
Dimanche, le secrétaire à la défense a mis en garde toute 'organisation' ou 'pays' qui seraient tentés d''élargir' le conflit au Proche-Orient. Il a également dit que les Etats-Unis n'hésiteraient 'pas à agir' si ses intérêts étaient visés. Après le 7 octobre, Washington a déjà déployé deux porte-avions et leurs navires d'escorte en Méditerranée orientale pour protéger Israël.
Et à sa frontière sud, l'armée israélienne a affirmé que l'un de ses chars avait frappé 'par erreur' une position égyptienne. L'armée égyptienne a parlé de 'de blessés légers'. Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où 90 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, selon le ministère de la santé palestinien.
/ATS