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Israël menace de poursuivre son offensive à Gaza pendant le ramadan

19.02.2024 17h36

Israël menace de poursuivre son offensive à Gaza pendant le ramadan

Un homme s'enfuit avec son fils après une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Photo: KEYSTONE/AP/Hatem Ali

Les combats ont continué lundi dans la bande de Gaza où Israël menace de poursuivre son offensive contre le Hamas pendant le ramadan si les otages ne sont pas libérés d'ici là, y compris à Rafah, où sont massés près d'un million et demi de civils palestiniens.

Alors que les espoirs de trêve s'estompent, la communauté internationale s'inquiète des retombées d'une offensive terrestre israélienne dans cette ville adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, où vivent à présent 1,4 million de personnes, selon l'ONU, en majorité des déplacés ayant fui la guerre.

Le bilan humain ne cesse de s'alourdir dans le territoire palestinien assiégé, où 29'092 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a dénombré 107 morts en 24 heures dans des dizaines de frappes, notamment sur Rafah et sur la ville voisine de Khan Younès.

Cette ville transformée en champ de ruines est au coeur depuis plusieurs semaines de l'offensive de l'armée israélienne qui y traque les combattants du Hamas.

Rafah, 'dernier bastion' du Hamas

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du mouvement islamiste palestinien infiltrés dans le sud d'Israël. Plus de 1160 personnes ont été tuées lors de cette attaque, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a provoqué, outre un bilan humain très lourd, des destructions massives, le déplacement d'1,7 million d'habitants, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions, et une crise humanitaire majeure.

Après avoir progressé depuis le nord du territoire, les troupes israéliennes se trouvent à présent non loin de Rafah, où Israël a annoncé préparer une offensive terrestre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyanu a qualifié la ville de 'dernier bastion' du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et s'est dit déterminé à poursuivre 'la pression militaire jusqu'à la victoire complète' et la libération de tous les otages. Il a assuré que l'armée permettrait aux civils, avant un assaut sur Rafah, 'de quitter les zones de combat', sans précisions.

'Minimiser' les victimes civiles

'Le monde doit savoir et les leaders du Hamas doivent savoir - Si d'ici au ramadan, nos otages ne sont pas à la maison, les combats vont continuer partout, y compris dans la région de Rafah', a averti dimanche Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.

'Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan', le mois de jeûne musulman qui doit commencer cette année autour du 10 mars, a dit M. Gantz.

Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 30 seraient morts.

Selon M. Gantz, une offensive terrestre à Rafah se ferait dans le cadre d'un dialogue avec les 'partenaires américains et égyptiens', 'en facilitant l'évacuation des civils' pour 'minimiser (...) autant que possible' le nombre de victimes civiles. Israël n'a pas dit où ni comment ces civils seraient évacués mais l'Egypte a exprimé son rejet de tout 'déplacement forcé' des Palestiniens vers son territoire.

'Apartheid'

Après avoir soumis Gaza à un déluge de feu, l'armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans laquelle 235 soldats ont été tués, selon l'armée. Lundi, des témoins ont signalé de nouveaux combats à Khan Younès.

L'hôpital Nasser, le plus grand du sud de Gaza, pris d'assaut par l'armée israélienne, est hors service, selon l'Organisation mondiale de la santé et le Hamas. Mais les autorités israéliennes ont affirmé que l'établissement était 'opérationnel pendant toutes les activités des troupes'.

Les soldats avaient pénétré le 15 février dans cet hôpital, sur la base de renseignements selon lesquels des otages y avaient été retenus, et ont arrêté une centaine de personnes.

Lundi à La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, a commencé à examiner les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967.

Cette année-là, Israël s'est emparé de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, qui sont toujours occupés, et de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005. 'Les Palestiniens subissent le colonialisme et l'apartheid', a déclaré le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki, devant la CIJ.

En Israël, les conséquences de la guerre sur l'économie se sont traduites par une chute du Produit intérieur brut (PIB) de 19,4% au dernier trimestre de 2023, selon les chiffres officiels publiés lundi.

/ATS