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Jusqu'à 90% des immeubles de Marioupol affectées selon l'ONU

16.06.2022 16h04

Jusqu'à 90% des immeubles de Marioupol affectés selon l'ONU

De nombreuses habitations ont été détruites à Marioupol (archives).

Photo: KEYSTONE/AP

Jusqu'à 90% des immeubles de Marioupol, assiégée pendant un mois par les troupes russes en Ukraine, ont été détruits ou endommagés, selon l'ONU. Jeudi à Genève, la haute commissaire aux droits de l'homme a affirmé que jusqu'à 350'000 personnes ont fui.

L'intensité et les destructions laissent largement penser que 'de graves violations du droit international humanitaire (DIH) et des droits humains ont eu lieu', a affirmé Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme. Les impacts sur les infrastructures civiles ont été 'massifs' et posent des questions sur de possibles assauts indiscriminés.

Mais le Haut-Commissariat n'a pas encore pu clairement établir cette question. De nombreuses personnes mentionnent souvent des cibles militaires près des civils atteints, ajoute aussi Mme Bachelet. La Russie avait pris le contrôle de cette ville fin avril après l'évacuation de plus de 600 personnes.

'La situation humanitaire est dévastatrice' et les civils sont exposés à des maladies, selon la haute commissaire. Ceux qui souhaitent revenir dans la ville ne le peuvent pas et elle se dit préoccupée par le 'filtrage' qui avait été mené par Moscou. De même, elle appelle la Russie à immédiatement démarrer le déminage des restes explosifs de guerre dans la ville. Et la Suisse demande elle que celle-ci protège les habitants et honore ses obligations internationales.

Plusieurs milliers de tués

Marioupol a été victime de nombreux assauts avec des armes à large impact, comme des missiles. Tous les hôpitaux capables de prendre en charge des blessés ont été détruits ou endommagés et manquent de médicaments.

Et le Haut-Commissariat a lui pu vérifier le décès de 1348 civils dans les affrontements à Marioupol. Mais ce chiffre est probablement inférieur de 'plusieurs milliers' au total, a-t-il également affirmé. Il atteindrait plus de 20'000, a dit une représentante ukrainienne, mentionnant aussi environ 47'000 déplacements forcés vers la Russie.

Plus de 2000 militaires ukrainiens sont détenus. Le bureau de Mme Bachelet a reçu des accusations d'exécution d'un soldat en dehors des affrontements et d'abus contre plusieurs, insiste celle-ci.

Inquiétude sur un procès

Le Haut-Commissariat est également inquiet de procès de trois Ukrainiens, accusé d'avoir voulu prendre le contrôle de territoires dans la région pro-russe de Donetsk, mentionnant de possibles conditions 'inéquitables. Ceux-ci pourraient constituer des crimes de guerre.

De son côté, l'ambassadeur russe à l'ONU à Genève Guennadi Gatilov s'est demandé pourquoi la réunion au Conseil était organisée. La Russie a rétabli une situation adaptée dans la ville, a-t-il également ajouté, s'en prenant à l'armée ukrainienne et accusant notamment la haute commissaire d'être devenue l'instrument des pays occidentaux.

La représentante ukrainienne a elle appelé à éviter une 'impunité' pour les crimes russes. Et d'accuser Moscou d'avoir brûlé environ 60'000 cadavres. La Russie cherche à détruire des preuves des crimes qu'elle a perpétrés, également selon elle.

/ATS