L'Inde ne rétablira « jamais » le traité de partage des eaux avec le Pakistan
Plus de 70 personnes ont été tuées au cours des quatre jours d'affrontements entre l'Inde et le Pakistan (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/AP/CHANNI ANANDL'Inde ne reprendra 'jamais' sa participation au traité de partage des eaux de l'Indus avec le Pakistan. Cette participation avait été suspendue en avril à la suite d'un attentat dans le Cachemire indien qui a entraîné une confrontation militaire entre les deux pays.
L'Inde avait suspendu en avril sa participation au Traité des Eaux de l'Indus, signé en 1960 avec le Pakistan, après un attentat qui avait fait 26 morts dans une ville touristique du Cachemire indien. L'Inde avait attribué cet attentat à un groupe djihadiste soutenu par Islamabad, des accusations rejetées par le Pakistan. Les deux pays sont entrés ensuite dans une escalade d'attaques et de contre-attaques.
Bien que le cessez-le entre les deux pays soit respecté, le ministre indien de l'Intérieur Amit Shah a déclaré samedi au quotidien Times of India que son gouvernement ne rétablirait pas le traité de partage des eaux du fleuve, cruciales pour le Pakistan assoiffé. 'Il ne sera jamais rétabli', a-t-il souligné.
'Nous allons prendre l'eau qui coulait vers le Pakistan (pour l'acheminer) vers (l'Etat indien du) Rajasthan en construisant un canal. Le Pakistan sera privé de l'eau dont il bénéficiait d'une manière injuste', a-t-il ajouté.
Traité 'intouchable'
Le Traité sur les eaux de l'Indus accordait à l'Inde et au Pakistan trois fleuves himalayens chacun et le droit d'utiliser leurs eaux pour l'hydroélectricité et l'irrigation. Une Commission indo-pakistanaise de l'Indus était censée résoudre tout problème pouvant survenir.
En mai, Islamabad avait déclaré que le traité était intouchable, après que New Delhi eut annoncé maintenir sa suspension après la conclusion de l'accord de cessez-le-feu. 'Le traité ne peut pas être modifié, ni résilié par aucune des parties sans l'accord des deux parties', avait déclaré le chef de la diplomatie pakistanaise, Ishaq Dar.
Au cours des quatre jours d'affrontements entre les deux pays en mai, plus de 70 personnes ont été tuées dans des tirs de missiles, de drones et d'artillerie, la plus grave situation de guerre ouverte entre les nations voisines depuis 1999.
/ATS