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L'ONU affirme que des consultations continuent sur les céréales

14.03.2023 11h42

L'ONU affirme que des consultations continuent sur les céréales

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine a affirmé que Moscou acceptait de prolonger pour deux mois seulement l'accord sur les exportations céréalières ukrainiennes.

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'ONU affirme que des consultations se poursuivent sur l'accord sur les exportations céréalières ukrainiennes. Lundi à Genève, la Russie avait dit qu'elle ne ferait pas opposition à une extension pour deux mois, contre quatre jusqu'à présent.

'Des consultations continuent avec toutes les parties' et 'à tous les niveaux', a affirmé mardi à la presse à Genève un porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). 'L'ONU fera tout son possible pour préserver l'intégrité et garantir la continuité de l'accord', a-t-il affirmé, répétant les déclarations du secrétaire général Antonio Guterres. Egalement mardi, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a également relevé l'importance de celui-ci.

L'arrangement arrive à échéance samedi. Il prévoit une extension pour quatre mois, sauf si l'une des parties décide d'y mettre un terme ou de le modifier. Lundi, dans une déclaration publiée à Genève après sa rencontre à l'ONU, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine avait affirmé que Moscou acceptait une nouvelle prolongation, mais pour deux mois.

'Notre position à l'avenir sera établie sur des avancées tangibles sur la normalisation de nos exportations agricoles', affirmait-il. Il avait auparavant rencontré le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths et la secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) Rebeca Grynspan.

Moscou reste fâchée parce qu'elle estime que les Occidentaux n'honorent pas l'arrangement entre l'exemption des sanctions pour les exportations de ses engrais. Ces aménagements américains et britanniques 'sont largement inactifs', a également ajouté M. Verchinine.

Kiev en colère

L'accord permet l'exportation de céréales depuis l'Ukraine depuis quelques mois et a contribué à faire baisser les prix des denrées alimentaires. Ce dispositif a abouti à l'acheminement de près de 25 millions de tonnes vers d'autres pays, notamment dans l'Est de l'Afrique qui en dépend largement.

La proposition russe a été critiquée par Kiev qui y voit une remise en question de l'entente initiale. Le ministre des infrastructures Oleksandre Koubrakov a précisé que l'Ukraine attendait 'la position officielle' des Nations Unies et d'Ankara, en tant que 'garants de l'initiative'.

La Russie exige des améliorations sur les paiements bancaires, les transports, les questions d'assurance ou encore le dégel des activités financières. Elle demande aussi des avancées sur l'acheminement de composantes chimiques par un oléoduc entre l'Ukraine et elle.

M. Griffiths n'avait pas caché récemment que l'accord était dans une 'situation difficile'. En colère, Moscou renâclait sur le nombre de personnes qu'elle déléguait dans le cadre de l'accord pour vérifier les chargements, selon des sources convergentes.

Guterres à la manoeuvre

Très important, l'accord a contribué à éviter une crise alimentaire mondiale. La Russie, en contrepartie, avait obtenu un autre arrangement, sans limite de temps, pour que ses exportations d'engrais échappent aux sanctions.

La semaine dernière, M. Guterres s'était rendu en Ukraine pour aborder la situation avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il s'était également entretenu par téléphone avec M. Verchinine.

L'accord 'a contribué à faire baisser le coût mondial des denrées alimentaires et a apporté une aide cruciale aux populations qui paient également un lourd tribut à cette guerre, en particulier dans les pays en développement', avait souligné le chef de l'ONU.

Il avait rappelé que les céréales et engrais ukrainiens, mais aussi russes, étaient 'essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale et les prix des denrées alimentaires', sur fond d'inflation généralisée dans de nombreux pays du monde.

/ATS