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L'ONU lance une investigation internationale sur le Nicaragua

31.03.2022 16h16

L'ONU lance une investigation internationale sur le Nicaragua

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a récemment appelé les autorités du Nicaragua à rétablir un climat favorable avant des élections municipales dans quelques mois dans ce pays.

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'ONU lance une investigation internationale pour un an sur les violations des droits humains au Nicaragua. Le Conseil des droits de l'homme a accepté jeudi à Genève d'établir un groupe de trois experts indépendants.

Dans une résolution approuvée par 20 voix contre 7 et 20 abstentions, il se déclare 'gravement préoccupé' par la détérioration de la situation des droits humains dans ce pays depuis la crise politique entamée en 2018. Il dénonce une impunité contre les responsables.

Le Conseil est aussi inquiet de la répression 'de la dissidence', notamment 'par l'intimidation, le harcèlement et la surveillance illégale ou arbitraire' contre les défenseurs des droits humains. Il demande aux autorités d'empêcher ces actes contre les opposants et activistes, d'arrêter les arrestations et détentions arbitraires, d'annuler les condamnations de ces personnes et d'abandonner les procès.

Rétablir un climat électoral 'équitable'

Un nombre grandissant d'ONG et d'autres institutions ont été contraintes de cesser leurs activités en raison des restrictions, déplore l'instance onusienne. Les trois experts seront nommés par le président du Conseil et devront rendre un rapport dans un an. Human Rights Watch (HRW) a salué une 'étape' importante.

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet avait appelé il y a quelques semaines les autorités à rétablir un climat électoral 'crédible' et 'équitable' avant les municipales de novembre prochain.

Selon les indications de son bureau, 43 personnes sont toujours détenues en lien avec la présidentielle de novembre dernier que la Chilienne et des dizaines de pays, dont la Suisse, avaient considérée comme inéquitable.

Des dizaines de cas de harcèlement ou de détentions arbitraires contre des défenseurs des droits humains ont été identifiés l'année dernière. Et la Haute commissaire a appelé à nouveau à la libération de ces personnes. Depuis le début de la crise politique il y a plusieurs années, la répression des protestations avait fait près de 330 victimes. Près de 150'000 personnes ont fui le pays.

Mandat prolongé

Dans une autre résolution adoptée par un vote, le Conseil a prolongé d'un an la Commission des droits de l'homme sur le Soudan du Sud, dont fait partie le Genevois Andrew Clapham. Selon lui, un mécanisme de suivi et de 'collecte de preuves' reste indispensable tant que des institutions prévues comme le tribunal hybride sur ce pays ne sont pas établies.

La Commission a dénoncé ces dernières années de possibles crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Le conflit au Soudan du Sud a fait au total plus de deux millions de réfugiés. Il est responsable de près de 390'000 victimes.

/ATS