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L'ONU salue l'engagement des rebelles du Tigré sur des pourparlers

12.09.2022 09h42

L'ONU salue l'engagement des rebelles du Tigré sur des pourparlers

L'ONU appelle les parties au conflit éthiopien à mettre un terme aux violences (archives).

Photo: KEYSTONE/AP

L'ONU salue l'engagement des rebelles du Tigré à participer à des pourparlers menés par l'Union africaine (UA). Au début du Conseil des droits de l'homme lundi à Genève, elle s'en est aussi prise à la Russie et à l'UE, alors qu'un hommage a été rendu à Elizabeth II.

Les rebelles éthiopiens du le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ont annoncé dimanche qu'ils étaient prêts à 'une cessation des hostilités immédiate et mutuellement acceptée'. 'J'appelle les parties à des étapes immédiates pour mettre un terme à la violence une fois pour toutes', a affirmé lundi la Haute commissaire provisoire aux droits de l'homme, Nada al-Nashif, qui s'est dite 'encouragée'.

Et la Jordanienne, qui pilote le Haut-Commissariat après le départ de la Chilienne Michelle Bachelet et avant l'arrivée de l'Autrichien Volker Türk, de souhaiter 'un dialogue authentique'. Elle appelle le gouvernement éthiopien à collaborer davantage avec la Comission internationale d'experts des droits humains mandatée par le Conseil.

Commission d'enquête

La reprise des combats il y a un mois avait mis un terme à une trêve lancée il y a six mois. Le gouvernement éthiopien insistait depuis longtemps sur le fait que tout processus de paix devait être négocié sous l'égide de l'UA.

Le Conseil des droits de l'homme a lancé en décembre une Commission d'enquête. Ses trois membres doivent mener des investigations sur les violations des droits humains, du droit international humanitaire (DIH) et du droit des réfugiés depuis novembre 2020 dans le conflit au Tigré et dans d'autres régions.

Ils doivent rendre pendant cette session du Conseil leur premier rapport, après ceux qui avaient été publiés par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et la Commission éthiopienne des droits de l'homme. Ces deux entités avaient dit que des actes équivalant à des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre avaient été perpétrés.

Exécutions dans plusieurs régions

Les violences vont d'exécutions extrajudiciaires, surtout d'hommes, à de la torture, en passant par des déplacements forcés ou des abus sexuels. Plus de deux millions de personnes ont été déplacées ou sont réfugiées. Et des centaines de milliers sont confrontées à des conditions proches de la famine, estime l'ONU. De nombreuses personnes sont décédées. Le nombre de blessés est aussi très important.

Lundi, Mme al-Nashif s'est également dite 'très inquiète' des exécutions par les forces de sécurité et des violences intercommunautaires dans plusieurs régions éthiopiennes. Elle demande aux autorités de protéger les citoyens et de mener des investigations rapides sur toutes ces victimes.

Après le rapport sur le Xinjiang, dévoilé quelques minutes avant le départ de Mme Bachelet, Mme al-Nashif n'a fait que le rappeler en une phrase, sans aborder son contenu. Le Haut-Commissariat dit que de possibles crimes contre l'humanité ont été perpétrés dans la région chinoise.

Plus d'un million de Ouïghours et membres d'autres minorités musulmanes seraient retenus dans des camps d'internement et victimes de graves violations. La Chine estime elle que ce dispositif fait partie de la lutte contre le terrorisme.

Impossible encore de savoir si une action concrète pourra être lancée dès cette session contre Pékin, comme le souhaiteraient de leur côté plusieurs pays occidentaux. Alors que le nombre de voix requis n'est pas garanti, la Chine a elle promis de 's'opposer à toute action contre elle'.

Moscou visé sur les opposants

La Haute commissaire provisoire a également à nouveau dénoncé les intimidations et restrictions contre les opposants à la guerre en Ukraine en Russie. Elle demande aux autorités russes de revenir sur la criminalisation de personnes qui ont des contacts non déclarés avec d'autres Etats ou des organisations étrangères et internationales. Plusieurs Etats souhaiteraient lancer un mandat de rapporteur spécial sur cette question.

Les pays européens ne sont pas en reste. Face aux effets du conflit en Ukraine, les membres de l'UE reprennent leurs investissements dans les infrastructures et l'approvisionnement en énergies non renouvelables, a aussi dit Mme al-Nashif. Elle leur demande de considérer 'les conséquences à long terme' de cette attitude.

Avant l'intervention la Haute commissaire provisoire, la réunion d'un mois du Conseil s'était ouverte par deux minutes de silence. L'ambassadeur britannique à l'ONU à Genève Simon Manley a salué en la reine Elizabeth II 'la plus grande diplomate' de son pays et une 'internationaliste' qui avait participé à la première réunion de l'Assemblée générale de l'ONU en 1946 à Londres.

Un hommage a également été rendu à l'ambassadeur centrafricain à l'ONU à Genève Léopold Samba, décédé récemment, à la demande du président de l'instance.

/ATS