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L'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, démissione

13.09.2023 17h18

L'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, démissione

M. Perthes a mis en garde contre le fait que le conflit au Soudan menace "de se transformer en guerre civile".

Photo: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

L'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, a annoncé mercredi avoir remis sa démission devant le Conseil de sécurité. Il a mis en garde contre le risque de 'guerre civile' dans ce pays ravagé par un conflit armé.

'Je remercie le secrétaire général pour cette opportunité et pour la confiance qu'il m'a accordée, mais je lui ai demandé de me relever de cette fonction', a déclaré M. Perthes après avoir livré un rapport accablant au Conseil renvoyant dos à dos les deux parties au conflit, l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

'Ce qui a commencé comme un conflit entre deux formations militaires pourrait se transformer en une véritable guerre civile', a-t-il affirmé, en soulignant que 'les combats ne montrent aucun signe d'apaisement et aucune des deux parties ne semble proche d'une victoire militaire décisive'.

40 morts à Nyala

Au moins 40 personnes ont été tuées mercredi à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, dans des raids aériens de l'armée, ont indiqué à l'AFP une source médicale et des témoins.

M. Perthes était l'émissaire de l'ONU au Soudan depuis deux ans et demi et à la tête de la mission de l'ONU, la Minuats, créée en juin 2020 pour soutenir la transition démocratique au Soudan après la chute l'année précédente d'Omar el-Béchir.

Bête noire du chef de l'armée

Il était devenu la bête noire du chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a réclamé son limogeage, lui faisant porter la responsabilité de la guerre qui a éclaté mi-avril avec les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo.

'Nous devons faire comprendre aux belligérants qu'ils ne peuvent agir en toute impunité et qu'ils devront répondre des crimes commis', a encore dit M. Perthes.

Selon des chiffres qu'il a cité, quelque 5000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit le 15 avril et plus de 12'000 blessés, des chiffres en deçà de la réalité selon lui.

/ATS