International

La Chine s'opposera à « toute action conjointe » contre elle

09.09.2022 13h09

La Chine s'opposera à "toute action conjointe" contre elle

La Chine s'opposera à toute action après le rapport sur le Xinjiang et appelle le nouveau Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk à ne pas outrepasser son mandat (archives).

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La Chine s'opposera à 'tout mouvement ou toute action conjointe' au Conseil des droits de l'homme à Genève contre elle après le rapport sur le Xinjiang. Elle estime que l'ONU 'a fermé la porte à une collaboration' avec elle.

Certains redoutent que la Chine ne tente de faire voter une résolution pour bloquer toute action future contre elle. 'Nous ne provoquerons rien' proactivement, a affirmé vendredi l'ambassadeur chinois à l'ONU à Genève Chen Xu aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

'Mais nous devons être prêts à nous défendre', a-t-il insisté, admettant ne pas savoir ce que le bloc occidental prépare. De nombreux Etats comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la Suisse souhaitent un suivi après le rapport onusien.

Mais il n'est pas certain que les voix requises puissent être obtenues pour lancer ne serait-ce qu'une discussion de l'instance, qui se réunit dès lundi, sur cette question. Des dizaines d'Etats, dont la Suisse, ont déjà dénoncé par le passé dans des déclarations les crimes au Xinjiang. Pékin les avait menacés de représailles.

M. Chen accuse l'ex-Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet d'avoir publié un rapport 'illégal'. Celui-ci a parlé de de possibles crimes contre l'humanité perpétrés contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes au Xinjiang, dont plus d'un million au moins seraient retenus dans des camps d'internement.

Demande à Türk

Selon son rapport, les accusations de torture, de soins contraints, de violences sexuelles dans les centres de détention ou encore de contrôle forcé des naissances 'semblent crédibles'. Le Haut-Commissariat estime que ces violations sont largement répandues.

La Chine affirme elle lutter contre le terrorisme. Après la visite récente controversée de Mme Bachelet, des mécanismes conjoints avaient été décidés. Mais M. Chen semble les remettre en cause, sans dire si Pékin va y mettre un terme.

'C'est injuste', estime-t-il. Un effort doit être mené du côté de l'ONU pour une collaboration et pour éviter 'des motivations politiques', ajoute l'ambassadeur. Il appelle le nouveau Haut commissaire Volker Türk à ne pas outrepasser son mandat.

/ATS