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Le chef de l'ONU réclame l'envoi d'une force internationale à Haïti

10.10.2022 01h44

Le chef de l'ONU réclame l'envoi d'une force internationale à Haïti

Haïti a enregistré les sept premiers morts d'une nouvelle flambée de choléra.

Photo: KEYSTONE/AP/Odelyn Joseph

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a réclamé dimanche l'envoi par la communauté internationale de troupes pour soutenir Haïti. Le pays, qui fait face à une nouvelle flambée de choléra, a appelé à l'aide pour lutter contre les bandes criminelles.

'Le secrétaire général exhorte la communauté internationale, y compris les membres du Conseil de sécurité, à examiner en urgence la demande du gouvernement haïtien de déployer sans délai une force armée spécialisée internationale pour faire face à la crise humanitaire', a indiqué le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric.

M. Guterres 'demeure extrêmement préoccupé par la situation à Haïti, qui fait face à une flambée de cas de choléra dans un contexte de détérioration dramatique de la sécurité qui a paralysé le pays' des Caraïbes, selon le porte-parole.

Le secrétaire général de l'ONU a remis dimanche au Conseil de sécurité une lettre présentant des options pour un soutien renforcé à la sécurité à Haïti, a indiqué la même source.

10'000 morts

L'ONU avait déjà mis en garde jeudi contre un risque d''explosion' des cas de choléra à Haïti. Après l'introduction de la bactérie par des casques bleus en 2010, une épidémie de choléra avait sévi jusqu'en 2019, faisant plus de 10'000 morts.

Trois ans plus tard, l'annonce dimanche de nouveaux cas et de sept premiers morts a réveillé les craintes d'un nouveau désastre au moment où, avec la dernière poussée de violence, le pays manque de carburant pour alimenter la population en eau potable et faire tourner les hôpitaux.

Depuis la détection du bacille du choléra, qui se transmet par l'eau, onze cas ont été confirmés et 111 sont suspectés, pour l'instant uniquement dans la capitale Port-au-Prince, avait indiqué jeudi la coordinatrice humanitaire de l'ONU dans le pays, Ulrika Richardson. Mais 'les chiffres pourraient être bien plus élevés', a-t-elle ajouté, précisant que des analyses étaient en cours à l'étranger pour déterminer s'il s'agissait ou non de la même souche qu'en 2010.

Depuis l'annonce le 11 septembre par le premier ministre Henry d'une hausse des prix du carburant, le pays déjà en crise a été le théâtre de nouvelles violences, de pillages et de manifestations. Et depuis mi-septembre, le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, est bloqué par des gangs armés.

/ATS