International

Le ministre français de l'Education dans l'oeil du cyclone

18.01.2022 12h48

Le ministre de l'Education fragilisé par ses vacances à Ibiza

Photo: KEYSTONE/EPA POOL/CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL

Le ministre français de l'Education Jean-Michel Blanquer, déjà contesté par les enseignants qui lui reprochent la gestion du Covid-19 à l'école, s'est retrouvé encore fragilisé mardi. La presse a révélé qu'il se trouvait à Ibiza à la veille de la rentrée scolaire.

C'est depuis ce lieu de villégiature que le ministre a dévoilé à la presse le nouveau protocole sanitaire pour les écoles, seulement la veille de la rentrée. Cette façon de communiquer, via la presse et à quelques heures de la reprise, lui avait déjà été fortement reprochée.

La révélation par le site d'informations Mediapart qu'il se trouvait à Ibiza a suscité un tollé dans l'opposition de gauche, qui a une nouvelle fois réclamé sa démission. Le candidat écologiste Yannick Jadot a dénoncé dans un tweet 'un niveau de mépris et d'irresponsabilité pas acceptable'.

Les syndicats enseignants, indignés, ont de leur côté pointé 'un symbole terrible'. Ça creuse encore plus le fossé qui existait déjà avec le ministre et ses personnels', a réagi Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Une grande partie des enseignants avait observé jeudi dernier une grève dans les écoles, collèges et lycées, pour dénoncer la pagaille des protocoles sanitaires, qui ont changé trois fois depuis la rentrée début janvier.

Regrets

Mardi après-midi, M. Blanquer a dit 'regretter la symbolique' de ces vacances à Ibiza, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée. 'C'était peut-être un peu une erreur', a-t-il ensuite ajouté au journal de 20H00 de TF1, tout en estimant que 'si on regarde froidement les choses, on ne doit pas non plus tous les jours battre sa coulpe parce que les adversaires ont envie de vous déstabiliser'.

L'exécutif français insiste sur le fait que sa gestion de la pandémie a permis de toujours maintenir les écoles ouvertes depuis la fin du premier confinement en mai 2020, contrairement à plusieurs autres pays en Europe. Et le Premier ministre Jean Castex a défendu mardi M. Blanquer, assurant qu'il avait 'respecté' les consignes gouvernementales.

'J'ai donné des instructions claires: ne pas être à plus de deux heures, deux heures trente de Paris et être joignable à tout moment. Est-ce que M. Blanquer a respecté ces instructions? La réponse est oui', a-t-il dit. De plus le ministre 'est parti quelques jours en congé à un moment où toutes les écoles, collèges et lycées étaient fermés', a ajouté M. Castex.

'Est-ce que le fait que M. Blanquer ou certains collègues aient été en vacances nous a empêchés de prendre les décisions dès que nous avions le matériau et les éléments nécessaires? La réponse est non, l'appareil d'Etat a fonctionné', a encore affirmé le chef du gouvernement.

Cette affaire intervient avant une nouvelle journée de mobilisation et de grève dans les établissements scolaires jeudi, à l'appel de plusieurs syndicats enseignants. Ces derniers ont cependant subi un revers mardi puisque la manifestation parisienne, déclarée en dehors des délais légaux, a été interdite à ce titre par la préfecture de police. Une décision jugée 'inacceptable' par la CGT.

/ATS