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« Le monde a plus que jamais besoin de l'OMS » selon Tedros

06.04.2023 16h00

Le patron de l'OMS veut un accord sur les pandémies d'ici un an

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus admet que les défis restent nombreux pour la santé mondiale.

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut un accord contre les pandémies d'ici un an, malgré le calendrier serré. Alors que l'institution fête vendredi ses 75 ans, il a estimé jeudi à Genève que 'le monde a plus que jamais besoin' d'elle.

'Je crois qu'il devrait être finalisé d'ici un an', a affirmé à la presse Tedros Adhanom Ghebreyesus, en parlant d'un futur arrangement. De nombreux observateurs et certains acteurs doutent de la faisabilité d'un accord comme prévu en 2024, tant les divisions semblent importantes.

Le groupe intergouvernemental de négociation s'est réuni à nouveau cette semaine. 'Il y a eu des avancées', insiste M. Tedros, qui se dit persuadé que les Etats membres finiront par trouver un consensus, sans nier les divergences actuelles. Selon lui, le modèle de gouvernance par les Etats membres ne devrait pas changer. 'Pas d'impasse', a renchéri l'un de ses conseillers, Bruce Aylward.

Alors que la Chine a dévoilé de nouvelles indications sur la présence d'animaux sur le marché de Wuhan au début de la pandémie, l'OMS reste prudente, notamment certains qui auraient pu être porteurs d'un coronavirus. 'Toutes les possibilités restent ouvertes', a répété le directeur général qui réitère qu'il faut des 'réponses claires'.

Campagne lancée

Les nouvelles indications 'ne donnent pas de réponse' mais des 'indices', a renchéri une épidémiologiste de l'organisation, Maria Van Kerkhove. Mais elle souhaite que Pékin partage encore toutes ses données. 'Nous avons besoin d'avoir des indications sur les premiers cas', dès novembre 2019, insiste-t-elle.

Elle dément aussi toute inactivité de l'OMS face aux inquiétudes liées à la grippe aviaire en Afrique. 'Il y a une entière communauté scientifique et une entière communauté de santé publique qui travaillent' pour surveiller la propagation de virus par des animaux.

Plus largement, M. Tedros a affirmé que 'le monde a plus que jamais besoin de l'Organisation mondiale de la santé'. Il a relevé les avancées obtenues. Il a répété l'importance d'améliorer les conditions de travail du personnel de santé, au terme du 5e Forum mondial des travailleurs de santé. Il a annoncé une nouvelle campagne pour aider 25 pays à encadrer 25% de leurs infirmières et infirmiers et sages-femmes d'ici fin 2025.

Approche toujours commune entre Etats

'Les défis auxquels nous faisons face aujourd'hui sont très différents de ceux de 1948', admet M. Tedros. Mais la volonté reste la même, celle d'atteindre 'le plus haut niveau de santé' possible, a-t-il affirmé.

Et il estime que l'approche commune au moment de la Constitution de 1948 est encore partagée par les 194 Etats membres, malgré les divisions observées ces dernières années. Pour les dix prochaines années, il souhaite que les Objectifs de développement durable (ODD), notamment la santé pour tous, soient atteints. 'Ce serait une énorme avancée pour le monde', dit-il.

M. Tedros a inauguré jeudi matin une exposition photo sur les quais genevois, en compagnie de la maire de Genève. Un concert est également prévu samedi pour remercier la population genevoise.

/ATS