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Les législateurs réunis pour désigner le prochain président

15.05.2022 12h00

Les législateurs réunis pour désigner le prochain président

Face au président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed se présente notamment son prédécesseur Sharif Cheikh Ahmed (2009-2012).

Photo: KEYSTONE/AP/Farah Abdi Warsameh

Les législateurs somaliens chargés dimanche de désigner le prochain président du pays se sont rassemblés sous haute sécurité à Mogadiscio, capitale d'un pays confronté à l'insurrection des islamistes radicaux shebab. Trente-cinq candidats sont sur la ligne de départ.

Le scrutin a déjà pris plus d'un an de retard dans ce pays instable de la Corne de l'Afrique, qui souffre aussi d'une sécheresse historique qui pourrait provoquer une famine. L'élection suit un complexe système indirect, dans lequel les assemblées des Etats ainsi que des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.

Pour être élu, un candidat devra rassembler au moins deux-tiers des voix des députés et sénateurs (184). Si aucun ne réunit ce total au premier tour, un deuxième est organisé entre les quatre candidats arrivés en tête. Si aucun d'entre eux ne parvient à être élu, un nouveau tour de scrutin est organisé entre les deux candidats ayant réuni le plus de voix au deuxième tour.

La capitale a été placée sous couvre-feu interdisant toute activité publique. Les vols d'avion ont également été annulés, a indiqué une source officielle à l'AFP. Le chef de l'Etat sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est candidat à sa réélection, ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'a réussi à réaliser.

Sortir d'un an de crise politique

Cette élection doit signer la fin de plus d'un an de crise politique. Le mandat de Farmajo était arrivé à échéance en février 2021, sans accord avec les dirigeants régionaux sur l'organisation de nouvelles élections.

La prolongation de deux ans de son mandat par les députés en avril 2021 avait déclenché des combats à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991.

Le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, avait ensuite été chargé de mener à bien les élections, mais le processus avait péniblement avancé, retardé par des conflits au sommet de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains Etats fédérés.

Alliances et relations

'En termes de résultats, la politique somalienne est notoirement difficile à prévoir', explique Omar Mahmood, analyste à l'International Crisis Group: 'C'est essentiellement une affaire d'alliances et de relations plutôt que de programmes'.

Face au président sortant se présentent notamment deux prédécesseurs, Hassan Cheikh Mohamoud (2012-2017) et Sharif Cheikh Ahmed (2009-2012), ainsi que son ancien Premier ministre (mars 2017-juin 2020), Hassan Ali Khaire.

Parmi les autres candidats figurent le président de la région du Puntland, Saïd Abdullahi Dani, et une seule femme, l'ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-Première ministre Fawzia Yusuf Adan.

/ATS