International

Les négociations pour une trêve à Gaza se poursuivent

06.03.2024 12h50

Difficiles négociations sur une trêve à Gaza après 5 mois de guerre

Des Plaestiniens fuient en emportant leurs biens après des frappes israéliennes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Photo: KEYSTONE/AP/Mohammed Dahman

Les médiateurs internationaux sont engagés dans de difficiles négociations mercredi pour arracher un accord de trêve à Israël et au Hamas à Gaza, où mort et la faim sont désormais le lot quotidien de la population civile après cinq mois de guerre.

Réunis au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte espèrent obtenir un accord avant le ramadan dans le territoire dévasté et assiégé, où les bombardements israéliens incessants ont fait 86 morts ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchées par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles de l'armée israélienne ont plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire catastrophique: 2,2 des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine et 1,7 million ont été contraints de fuir leur foyer selon l'ONU.

Trêve et libération d'otages

Face à cette guerre dévastatrice qui entre jeudi dans son sixième mois, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, réclament avec de plus en plus d'insistance une trêve avant le ramadan, le mois sacré du jeûne musulman qui commence la semaine prochaine.

'C'est dans les mains du Hamas', a déclaré mardi le président américain Joe Biden, qui a appelé dans le même temps Israël, qui contrôle l'entrée des aides humanitaires à Gaza, à laisser y entrer 'plus d'aide'. Le Hamas, dont une délégation se trouve au Caire, a accusé Israël de 'se soustraire aux exigences' d'un accord et assuré 'avoir fait preuve de la flexibilité nécessaire'.

Une trêve serait associée à une libération d'otages enlevés durant l'attaque du 7 octobre et toujours retenus à Gaza en échange de Palestiniens incarcérés par Israël et à une entrée d'une quantité accrue d'aides à Gaza.

Les discussions commencées dimanche au Caire, auxquelles Israël n'assiste pas, sont 'difficiles' selon la chaîne AlQahera News, proche du renseignement égyptien.

Rejet d'un cessez-le-feu définitif

Le Hamas réclame, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes et le retour des déplacés chez eux. Israël rejette ces conditions et assure que son offensive se poursuivra jusqu'à l'élimination du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Selon des médias, Israël réclame au Hamas qu'il fournisse une liste précise des otages. Mais un responsable politique du mouvement, Bassem Naïm, a affirmé à l'AFP que son mouvement ignorait 'qui est vivant ou mort' parmi eux.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque contre le sud d'Israël qui a coûté la vie à au moins 1160 personnes. Sur les 250 personnes prises en otages, 130 sont encore retenues à Gaza, dont 31 seraient mortes.

L'offensive israélienne de grande envergure lancée en représailles a fait 30'717 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Mercredi, des dizaines de frappes israéliennes ont encore visé Khan Younès dans le sud, la ville de Gaza dans le nord et de Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien, selon les autorités du Hamas qui font état quotidiennement des dizaines de morts dans les bombardements israéliens.

Situation 'catastrophique'

Alors que l'aide internationale n'arrive qu'au compte-gouttes, le Programme alimentaire mondial a prévenu que la faim atteignait des 'niveaux catastrophiques' dans le nord du petit territoire palestinien, rendu difficilement accessible par les destructions, les combats et les pillages.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, une fille de 15 ans est 'décédée de malnutrition' dans cette région, ce qui porte selon lui à 18 le nombre de personnes mortes de malnutrition et de déshydratation.

Pour tenter de soulager la population, des avions de transport jordaniens, américains, français et égyptien ont procédé à des parachutages d'aide sur le nord de la bande de Gaza.

'Les parachutages ne permettront pas d'éviter la famine', a souligné Carl Skau, le directeur exécutif-adjoint du PAM. 'Nous avons besoin de points d'entrée dans le nord de Gaza afin de livrer suffisamment de nourriture pour un demi-million de personnes qui en ont désespérément besoin.'

Selon l'ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés, sont massés à Rafah, située dans l'extrême sud de la bande de Gaza contre la frontière fermée avec l'Egypte. Israël a annoncé préparer une offensive terrestre sur cette ville pour, dit-il, parvenir à la 'victoire totale' sur le Hamas.

/ATS