Les prorusses revendiquent la prise d'une localité-clé du Donbass
Les Russes continuent de pilonner certaines régions d'Ukraine, en particulier dans l'est du pays.
Photo: KEYSTONE/AP/Natacha PisarenkoLes forces russes intensifiaient leur offensive dans le Donbass vendredi. Les combattants resserraient l'étau autour d'une agglomération de cette région de l'est de l'Ukraine tandis que les forces séparatistes prorusses revendiquaient la prise d'une localité-clé.
Sur son compte Telegram, l'état-major de la défense territoriale de l'autoproclamée 'république' séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué avoir 'pris le contrôle complet' de Lyman avec 'l'appui' des forces armées russes. Ni l'armée russe ni l'armée ukrainienne n'ont immédiatement commenté cette information, que l'AFP n'a pu vérifier de source indépendante.
Après leur offensive infructueuse sur Kiev et Kharkiv au début de la guerre, lancée par la Russie le 24 février, les forces de Moscou concentrent leurs forces dans l'est de l'Ukraine. Ils souhaitent prendre le contrôle total du bassin minier du Donbass, que des séparatistes prorusses soutenus par Moscou contrôlent partiellement depuis 2014.
La prise de Lyman leur ouvrirait la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en contribuant à l'encerclement de l'agglomération formée par les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk, plus à l'est.
Une seule route
Après plusieurs semaines de pilonnage de Severodonetsk, cet encerclement semble près d'être achevé. Un responsable policier de la république séparatiste prorusse de Lougansk, cité par l'agence Ria Novosti, a affirmé vendredi que 'la ville de Severodonetsk est actuellement encerclée', et que les troupes ukrainiennes ont perdu toute possibilité d'en sortir.
Le chef de l'administration ukrainienne de la ville, Oleksandr Striouk, a cependant démenti un encerclement total, tout en reconnaissant une situation 'très difficile'. Au moins cinq civils ont été tués en 24 heures dans la région.
La dernière vraie route permettant de quitter cette agglomération depuis Lyssytchansk est devenue ces derniers jours un champ de bataille, rendant quasi-impossible la sortie des habitants, a constaté l'AFP. Pour rejoindre le reste de l'Ukraine ou chercher du ravitaillement, il ne reste plus qu'une route de campagne sur laquelle même des chars ou des camions militaires peinent à circuler.
Frappes sur Dnipro
La guerre se poursuit aussi dans le reste de l'Ukraine. Des missiles russes ont visé vendredi une installation militaire de la grande ville de Dnipro, dans le centre-est de l'Ukraine, sur le fleuve Dniepr, selon les autorités locales.
'On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés', a déclaré à une chaîne locale Guennadi Korban, responsable de la défense de la ville, laissant entendre que les victimes étaient toutes militaires.
A Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine située à 50 km de la frontière russe dans l'est du pays, les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti vendredi à l'aube. Des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils, selon Kiev, alors que la ville tentait depuis la mi-mai de revenir à la normale. Les autorités ukrainiennes ont à nouveau réclamé vendredi davantage d'armes aux Occidentaux pour contrer cette offensive.
Aucune solution négociée n'est en vue. Moscou a rejeté jeudi un plan de paix italien qui prévoyait, sous garantie de l'ONU, un cessez-le-feu et le retrait des troupes, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais pas dans l'Otan, et un statut d'autonomie au sein de l'Ukraine pour le Donbass et la Crimée.
Pont ferroviaire
Alors que l'Ukraine, grande puissance agricole, ne peut plus exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports, le président Vladimir Poutine a rejeté vendredi toute responsabilité pour la crise alimentaire mondiale.
Moscou a aussi indiqué vouloir augmenter ses exportations de céréales lors de la saison prochaine, à 50 millions de tonnes contre 37 millions attendues pour la saison en cours qui se termine fin juin. Le président Zelensky a indiqué vendredi, devant un forum indonésien, que quelque 22 millions de tonnes de céréales attendaient dans des centres de stockage.
Pour aider Kiev à contourner le blocus russe, l'Allemagne a notamment mis sur pied un 'pont ferroviaire' avec l'Ukraine. Dans ce contexte, le président Zelensky devait s'adresser lundi par visioconférence aux dirigeants de l'UE réunis à Bruxelles. Ils devraient notamment aborder à nouveau la question du projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe, toujours bloqué par la Hongrie.
/ATS