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Les secouristes entrent dans le tunnel pour extraire le petit Rayan

05.02.2022 15h39

Les secouristes dans le tunnel pour extraire le petit Rayan

Le petit Reyan est au fond du puits depuis cinq jours.

Photo: KEYSTONE/EPA/Jalal Morchidi

Centimètre après centimètre. Les secouristes avancent très lentement samedi soir dans le tunnel menant à la poche où se trouve le petit Rayan, tombé au fond d'un puits d'un village, un drame qui tient le royaume en haleine depuis plus de cinq jours.

Il reste probablement plusieurs heures de forage si l'on en croit un ingénieur, interviewé par la chaîne publique 2M.

'Quatre-vingts centimètres nous séparent de Rayan, les foreurs travaillent avec minutie pour éviter toute erreur', a-t-il expliqué, évoquant une progression de 20 cm par heure.

Le garçon de cinq ans est tombé accidentellement mardi dans le puits asséché, étroit et difficile d'accès, creusé près de la résidence familiale dans le village d'Ighrane, dans la province de Chefchaouen, dans le nord du royaume.

Entrés dans une brèche horizontale samedi d'après-midi, les sauveteurs sont accompagnés par une équipe médicale mais il n'a pas été possible de savoir dans l'immédiat quand ils ressortiront, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Etat de santé inconnu

L'opération avance manuellement 'avec une grande prudence pour éviter les vibrations qui peuvent engendrer des éboulements', ont indiqué à l'AFP les autorités locales.

Les sauveteurs espèrent toujours retrouver vivant l'enfant dont on ignore l'état de santé.

A l'entrée du tunnel, un groupe de pompiers se tient fin prêts ainsi qu'une ambulance pour intervenir. Les parents du garçon sont à l'intérieur de l'ambulance. Un hélicoptère médicalisé est également en attente. D'autres pompiers ont acheminé du matériel, notamment médical, à l'intérieur du tunnel.

Sur les dernières images envoyées par une caméra d'inspection, le garçonnet est 'apparu allongé sur le côté, de dos' mais il est 'impossible d'affirmer qu'il est vivant avec certitude', a expliqué dans la matinée à l'AFP un chef sauveteur, Abdelhadi Tamrani.

Le responsable gardait toutefois 'de très grands espoirs' de l'extraire vivant de ce trou étroit et profond de 32 mètres, creusé près de la maison familiale à Ighrane, non loin du village de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen.

A pas de fourmi

Les secouristes se sont efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il ait pu les utiliser, selon des journalistes de l'AFP.

Les travaux de forage à la main d'un tunnel horizontal de quelques mètres ont avancé à pas de fourmi dans cette localité déshéritée du nord du Maroc, le principal défi étant d'éviter les éboulements.

Un risque dû à la nature du sol sur le lieu de l'incident, certaines zones étant rocheuses, d'autres très sableuses.

Des milliers de sympathisants ont accouru ces derniers jours, certains de loin, en signe de solidarité, et campé sur place malgré le froid, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.

Des barrières métalliques ont été disposées depuis vendredi pour contenir la foule.

Le tour du monde

A l'approche du dénouement, les badauds scandent en choeur des 'Allah Akbar' (Dieu est le plus grand). Les gens applaudissent pour encourager les sauveteurs ou entonnent des chants religieux en l'honneur du prophète Mahomet.

'Je garde espoir que mon enfant sortira de ce puits vivant', a déclaré vendredi soir le père de Rayan à la télévision publique 2M, en remerciant 'toutes les personnes mobilisées et celles qui nous soutiennent au Maroc et ailleurs.'

Le sort de Rayan a suscité énormément de sympathie sur les réseaux sociaux à travers le monde, du Maghreb jusqu'en Irak, au Yémen, au Canada, en Amérique du Sud ou aux Etats-Unis, dans toutes les langues.

'Des millions de personnes à travers le monde retiennent leur souffle dans la course contre la montre pour sauver Rayan', a commenté un internaute sur Twitter.

Le hashtag #sauvezrayan continuait samedi de caracoler en tête des principales tendances de Twitter au Maroc.

/ATS