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MSF redoute des atrocités massives à El-Fasher en cas d'assaut

03.07.2025 15h00

MSF redoute des atrocités massives à El-Fasher en cas d'assaut

Médecins Sans Frontières (MSF) redoute une offensive des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher qui pourrait provoquer davantage d'atrocités massives contre la population (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Mohamed Galal

Des atrocités massives sont en cours au Darfour Nord, selon Médecins Sans Frontières (MSF). Jeudi à Genève, l'ONG a appelé à oeuvrer pour éviter davantage de violences ethniques, alors que les rebelles des Forces de soutien rapide (FSR) menacent la ville d'un assaut.

Dans un rapport, MSF dénonce des violations systématiques entre mai 2024 et mai dernier comme des pillages, des exécutions massives, des violences sexuelles, de l'utilisation de la faim comme arme de guerre, des enlèvements ou encore des attaques contre des infrastructures civiles. La population 'est activement ciblée par les FSR et leurs alliés, notamment pour des raisons ethniques', affirme un responsable de l'ONG.

L'organisation dénonce l''indifférence' de la communauté internationale face à cette situation. Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a alerté toutefois à plusieurs reprises sur les conséquences désastreuses en cas d'assaut.

En avril dernier, des attaques contre un camp de déplacés de la région avaient fait des centaines de victimes. MSF redoute que ce scénario ne se répète. 'Ces violences doivent se terminer', a estimé une responsable de l'organisation. En raison du siège d'El Fasher, des enfants décèdent de malnutrition.

Plusieurs personnes mettent en cause également l'armée soudanaise, accusée de bombardements indiscriminés contre les civils dans des territoires où les RSF n'étaient pas présentes. MSF appelle les parties au conflit à ne pas cibler les non combattants et à honorer le droit international humanitaire (DIH).

Famine dans plusieurs régions

Les RSF et leurs alliés doivent mettre un terme à leurs violences ethniques, ajoute-t-elle. La Mission d'établissement des faits a à plusieurs reprises dénoncé de la part des paramilitaires des actes équivalant à des crimes contre l'humanité. L'armée soudanaise se voit elle reprocher de possibles crimes de guerre.

Les trois enquêteurs indépendants, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU, ont également établi une liste de responsables présumés de ces atrocités. Ils ont démarré une collaboration avec plusieurs juridictions.

En plus de deux ans de conflit, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, dont au moins 4300 civils l'année dernière, selon l'ONU. Des régions sont exposées à la famine. Le conflit a fait près de 13 millions de déplacés, dont plus de quatre millions de réfugiés. Au total, 25 millions de personnes sont gravement affamées et 40% de la population a besoin urgemment d'une assistance sanitaire. Des dizaines de millions d'individus doivent être aidés.

/ATS