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Macron, Scholz et Draghi attendus à Kiev jeudi

16.06.2022 05h03

Ukraine: Macron, Scholz et Draghi en visite inédite à Kiev

Arrivé en gare de Kiev après près de dix heures de train depuis le sud-est de la Pologne, Emmanuel Macron a déclaré sur le quai que les dirigeants étaient venus adresser "un message d'unité européenne" et de "soutien" à Kiev "à la fois pour le présent et pour l'avenir".

Photo: KEYSTONE/EPA/LUDOVIC MARIN / POOL

Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi sont arrivés jeudi à Kiev, une première pour les trois dirigeants depuis l'invasion russe. Leur venue intervient une semaine avant que l'Union européenne décide d'accorder ou non à l'Ukraine le statut de candidat.

Arrivé en gare de Kiev après près de dix heures de train depuis le sud-est de la Pologne, le président français, qui assume jusqu'au 30 juin la présidence tournante de l'Union européenne, a déclaré sur le quai que les dirigeants étaient venus adresser 'un message d'unité européenne' et de 'soutien' à Kiev 'à la fois pour le présent et pour l'avenir'.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui indiqué que la visite visait 'non seulement à manifester notre solidarité' mais aussi à 'assurer que l'aide que nous organisons, financière, humanitaire, mais aussi lorsqu'il s'agit d'armes, se poursuivra (...) aussi longtemps qu'il le faudra pour la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine', dans un entretien au quotidien Bild publié à son arrivée à Kiev.

Comme d'autres dirigeants européens venus à Kiev avant eux, le trio devait se rendre dans la matinée 'sur un site de guerre où des massacres ont été commis', selon le président français.

Des centaines de civils ont été tués dans les villes d'Irpin, Boutcha et Borodianka, pendant l'occupation russe de la banlieue de Kiev en mars. Des enquêtes internationales sont en cours pour déterminer les coupables sur ces crimes de guerre dont les Ukrainiens accusent les forces russes.

'Signaux politiques clairs'

Les trois dirigeants devaient ensuite avoir des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, où la question d'une adhésion de l'Ukraine à l'UE devrait être centrale. M. Zelensky martèle que son pays, en défendant 'les valeurs' de l'Europpe face à l'agression russe, a gagné le droit de rejoindre l'Union européenne, que l'UE refusait d'envisager avant le début de l'invasion russe.

Les Vingt-Sept doivent d'abord décider, lors d'un sommet les 23-24 juin, s'ils accordent dans un premier temps à l'Ukraine le statut officiel de candidat à une adhésion, début d'un processus de négociations qui peut durer des années. La Commission européenne doit faire connaître sa recommandation vendredi.

Pas d'unanimité

Parmi les 27, les pays d'Europe de l'Est appuient cette candidature, mais d'autres comme le Danemark ou les Pays-Bas ont exprimé des réserves. Toute décision nécessite l'unanimité.

L'Ukraine pourrait obtenir un statut de candidat sous conditions ou assorti d'une date pour l'ouverture des négociations, selon certains experts.

La France se dit 'ouverte' à cette candidature, mais propose la création d'une Communauté politique européenne qui permettrait d'ancrer plus vite l'Ukraine à l'Europe, en l'associant à des projets concrets de défense, d'énergie ou d'infrastructures, sans attendre une adhésion. L'Ukraine est restée très réservée jusqu'ici sur cette proposition, craignant que son aspiration à entrer dans l'UE ne soit renvoyée sinon aux calendes grecques.

Le président ukrainien devrait également réitérer sa demande d'accélération de livraisons d'armes lourdes, indispensables pour repousser l'envahisseur russe, selon lui.

10'000 civils à Severodonetsk

Les combats se concentrent depuis plusieurs semaines sur Severodonetsk et Lyssytchansk, deux villes voisines clé pour le contrôle du Donbass, soumises à des bombardements constants et dont la plupart des infrastructures n'existent plus.

Les autorités ukrainiennes ont reconnu ces derniers jours que leurs troupes avaient été chassées du centre-ville de Severodonetsk, et ne plus disposer que de 'voies de communication compliquées' avec elles après la destruction de tous les ponts vers Lyssytchansk.

Les forces ukrainiennes sont notamment retranchées dans l'usine chimique Azot, emblématique de cette ville comptant avant la guerre quelque 100'000 habitants, avec plus de 500 civils à l'intérieur, selon le maire de Severodonetsk Oleksandre Striouk.

Au total, quelque 10'000 civils sont encore présents à Severodonetsk, a indiqué jeudi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk.

/ATS