Match nul entre Occidentaux et reste du monde à l'ONU à Genève
Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a alerté comme les Etats Occidentaux sur l'importance de condamner les autodafés mais aussi de garantir les libertés fondamentales dans les différents pays (archives).
Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFILes Occidentaux et un groupe d'Etats constitués de pays musulmans et africains ou leurs alliés comme la Chine se seront affrontés à plusieurs reprises ces derniers jours au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Avec comme résultat un match nul entre eux.
Contrairement aux précédentes sessions, les tensions avec la Chine et la Russie n'auront pas été au centre de l'attention pour les pays occidentaux pendant le mois de travaux qui s'est refermé vendredi. Dans un premier temps, le Pakistan et les pays musulmans ont obtenu mardi un succès qui les a refroidis.
Lors d'un débat urgent après le récent autodafé du Coran en Suède, ils ont réussi à faire largement approuver une résolution qui condamne ces pratiques. S'ils partagent cette condamnation, les Occidentaux ont déploré un texte qui menace, selon eux, les libertés fondamentales en mettant trop l'accent sur la religion plutôt que sur les droits humains. Ils ont mis en garde contre toute législation anti-blasphématoire.
L'affrontement entre les mêmes groupes a ensuite tourné à l'avantage des Occidentaux deux jours plus tard. Comme attendu, les pays musulmans et africains, de même que certains de leurs alliés comme la Chine, ont tenté de changer le langage sur les LGBTQ+ dans un projet de résolution sur la Colombie.
Un assaut qui n'est pas observé pour la première fois et se renforce. Depuis plusieurs années, ces Etats ont mené des approches similaires à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), à l'Organisation internationale du travail (OIT), où ils ont menacé récemment de faire avorter l'approbation du budget, ou encore déjà devant le Conseil.
IA abordée
En réponse à ces pays, la Suisse et près de 40 Etats avaient appelé durant la première semaine de la session à garantir les droits de toutes les familles, notamment celles constituées par des personnes dites LGBTQ+.
Sur une autre question, Berne, qui n'est actuellement pas membre du Conseil, s'est félicitée vendredi de l'approbation de la résolution sur le mariage forcé. Pour la première fois, celui-ci est considéré comme une violence de genre, a dit devant les autres pays l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber.
Le Conseil a aussi lancé un appel à protéger les êtres humains des 'dommages' de l'intelligence artificielle (IA). Il a demandé de garantir la sécurité de ces nouvelles technologies.
Ces dernières années, les voix pour alerter sur l'importance de respecter les droits humains dans l'application des nouvelles technologies ont été nombreuses. Y compris celle du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Mandats sur l'Erythrée et le Bélarus prorogés
Dans une résolution approuvée sans vote, le Conseil a souligné à son tour l'importance de cette question. Il souhaite que les inégalités numériques soient réduites. Il demande aussi de garantir 'des recours effectifs et une surveillance humaine', de même qu'une obligation de responsabilité juridique face à ces technologies.
Il appelle aussi à protéger les êtres humains de toute discrimination en raison de la fabrication et de l'utilisation de systèmes d'IA. De même, les données liées à ces technologies doivent être recueillies, stockées et éliminées conformément au droit international.
Parmi les autres décisions au Conseil, plusieurs mandats ont été renouvelés pour un an par les membres, comme ceux des rapporteurs spéciaux sur l'Erythrée et sur le Bélarus.
/ATS