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Menacé de destitution, le président équatorien dissout le Parlement

17.05.2023 15h05

Menacé de destitution, le président équatorien dissout le Parlement

Le président équatorien Guillermo Lasso a annoncé la dissolution du Parlement alors qu'il était visé par un procès en destitution ouvert mardi par les parlementaires (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Dolores Ochoa

Le président équatorien Guillermo Lasso a décrété mercredi la dissolution du Parlement entraînant des élections anticipées au motif d'une 'grave crise politique', a annoncé la présidence. Il était menacé par une procédure en destitution.

Le chef d'Etat conservateur, visé par un procès en destitution ouvert mardi par les parlementaires, a décidé de 'dissoudre l'Assemblée nationale en raison de la grave crise politique et des troubles intérieurs', selon le communiqué diffusé par ses services.

M. Lasso est accusé par la gauche, majoritaire au parlement monocaméral, de malversations dans le cadre d'un contrat public portant sur le transport de pétrole brut. Il avait plaidé mardi sa 'totale, évidente et incontestable innocence' face aux députés d'un pays miné par les querelles politiques et la violence.

Elections anticipées

Il a demandé au Conseil national électoral (CNE) de convoquer des élections anticipées. La Constitution prévoit que l'organe électoral convoque, dans un délai maximal de sept jours après la publication du décret de dissolution, les élections législatives et présidentielle, pour compléter l'actuel mandat de quatre ans.

'C'est une décision démocratique non seulement parce qu'elle est constitutionnelle, mais aussi parce qu'elle rend au peuple équatorien la possibilité de décider', a affirmé Guillermo Lasso sur la chaîne de télévision nationale.

Il pourra gouverner jusqu'à l'installation de la nouvelle Assemblée nationale en prenant des décrets-lois d'urgence économique, mais après avis favorable de la Cour constitutionnelle.

Première

C'est la première fois qu'un chef d'Etat utilise ce droit de dissolution, disposition qui ne peut être activé qu'une fois lors des trois premières années du mandat.

En juin, des députés avaient essayé de destituer Guillermo Lasso au moment des violentes manifestations indigènes contre la hausse du coût de la vie, mais il leur avait manqué 12 voix pour aboutir.

/ATS